Ceux qui ont fait la France : Gratien


359-383

Poète et chef de guerre

En 367, Valentinien Ier proclame son fils, Gratien, César. Il se relève à peine d’une sévère maladie et entend assurer sa lignée. Gratien n’a que 8 ans et devient ainsi coempereur d’Occident. Sa vie est particulièrement importante pour comprendre la structure du continent européen.

Élève du brillant poète et notable bordelais Ausone, il se révèle un jeune homme de grande valeur, de grande culture, et un bon chef de guerre. L’Orient est, à cette époque, dirigé par le médiocre Valens, le frère de Valentinien Ier. À la mort de son père, Gratien voit les troupes pannoniennes proclamer empereur d’Occident Valentinien II, un autre fils de Valentinien Ier. Gratien accepte alors de partager l’Occident et attribue l’Illyrie à Valentinien II.

En 377, Gratien remporte une belle victoire sur les Alamans puis, l’an- née suivante, se porte au secours de Valens, agressé par les barbares. Mais il parvient trop tard à Andrinople, Valens ayant décidé d’engager la bataille sans l’attendre et ayant été vaincu.

En 379, Gratien décide d’appuyer son régime sur le remarquable général espagnol Théodose. Il le proclame Auguste. Ensemble, ils parviennent à briser l’offensive des Goths en Dalmatie et en Épire en 380.

Gratien s’installe alors à Milan, abandonnant sa capitale, jusque- là située à Trèves. Pour consolider sa position, il développe une politique d’alliance renforcée avec l’Église catholique, soutenant le pape Damase et refusant, pour la première fois dans l’histoire impé- riale, de porter le titre de chef de la religion romaine, c’est-à-dire de Pontifex maximus. Bien plus, il combat le paganisme, supprime les statuts privilégiés des prêtres de la religion romaine ainsi que celui des Vestales.

En 383, un coup d’État se produit en Bretagne (Grande) sous l’impul- sion de Maxime, un général d’origine hispanique. Gratien se porte à sa rencontre : il est vaincu, puis rejoint à Lyon et exécuté. Maxime s’empare de toute la préfecture des Gaules. Théodose le reconnaît et lui confère le titre d’empereur d’Occident, lui-même se réservant l’Orient.

 

Bertrand Galimard Flavigny

 


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