Les parents autoritaires d’autrefois

Reculons les aiguilles de nos horloges et retournons
deux générations en arrière, au temps de nos grands-parents

Pour la plupart des enfants de cette époque, il ne fallait surtout pas remettre en question l’autorité

 

Pour la plupart des enfants de cette époque, il ne fallait surtout pas remettre en question l’autorité, à la maison comme à l’école. Critiquer le comportement des adultes, résister à un ordre ou même défier du regard un tant soit peu était presque un sacrilège. Jamais on ne devait ajouter un mot, que les parents aient tort ou raison. C’était comme ça, un point c’est tout – et sans aucune explication logique. Tradition obligeait !

Les relations entre parents et enfants s’établissaient, la plupart du temps, sous le joug de la domination paternelle. Avec un peu de recul, il est relativement aisé de réaliser qu’il s’agissait de relations dominants/ dominés. Nous ne parlions pas d’une tyrannie ou d’une dictature, mais plutôt de rapports inégaux entre les membres de la famille à cause de la tradition. Rarement, les parents et les enfants se parlaient d’égal à égal. Rarement, l’opinion des enfants était considérée.

Maintenant, réajustons nos horloges pour nous retrouver aujourd’hui.
Selon notre âge et la mentalité de nos parents, nous sommes le produit plus ou moins direct de cette éducation passée.

Les temps ont beaucoup changé et la manière d’éduquer nos enfants aussi. Probablement parce que les générations qui ont subi cette éducation voulaient vivre des rapports différents avec leurs enfants. Ceux et celles qui ont enclenché ce changement désiraient être beaucoup moins autoritaires avec leurs rejetons, sans doute dans l’espoir de pouvoir :
• se rapprocher de leurs enfants ;
• bénéficier de meilleurs échanges affectifs ;
• vivre auprès d’enfants qui ne craignent pas constamment de recevoir les foudres des parents ;
• avoir des enfants qui se sentent plus à l’aise avec leurs parents ;
• développer au maximum le potentiel de leurs enfants ;
• mieux répondre à leurs besoins au bénéfice d’une plus grande émancipation de leur intelligence • vivre une relation plaisante et nourrissante.
En somme, il peut y avoir toutes sortes de raisons valables de vouloir changer le type d’éducation d’une époque révolue. Évidemment, ces raisons sont encore toutes aussi bonnes aujourd’hui. Elles sont le fruit d’une prise de conscience d’une société en pleine évolution : le bonheur de nos enfants est très précieux.

Il est tout à fait louable de vouloir améliorer notre mode de vie lorsqu’il ne nous satisfait guère. Vive les changements ! Cela va de soi et c’est très naturel.

Bien que les changements qui se sont opérés depuis deux générations soient immenses, aujourd’hui, tout n’est pas parfait. Loin de là ! Nous avons de l’expérience à gagner et nous devons parfaire davantage notre manière d’éduquer. Nous sommes encore loin du paradis familial.

Des changements de mentalité, il y en a eu plusieurs. Si bien même qu’une nouvelle philosophie a vu le jour et s’est répandue sur une grande échelle. Elle disait de laisser libre cours à toutes les expressions de l’enfant. Cette philosophie, qui découle de la théorie du docteur Spock, entre autres, a influencé grandement la mentalité des parents. Fort heureusement, ce même docteur est revenu sur sa théorie pour expliquer qu’elle avait de nombreux effets négatifs sur les enfants et la famille.

La théorie du docteur Spock reflétait parfaitement le désir d’une génération de parents de vouloir adoucir les relations trop rigides et trop dures avec les enfants.

En fait, nous nous sommes précipités d’un extrême à l’autre, sans nous rendre compte que nous avions négligé plusieurs besoins fondamentaux des enfants. À partir de ce moment, d’autres sortes de problèmes familiaux et éducationnels sont apparues, une conséquence directe d’un manque d’expérience.

La majorité des parents d’aujourd’hui, qui ont à cœur de donner le meilleur pour leurs enfants, ont laissé tomber le style militaire de l’époque. Ceci est très bien. Les militaires sont efficaces, mais souvent au prix de leur bonheur. Ce style d’éducation ne convient pas à la famille. Ses buts sont différents de ceux de l’armée.

À partir de ce fait, posons-nous les deux questions suivantes.
Par quoi l’autorité ancienne a-t-elle été remplacée ? Les enfants ont-ils besoin d’être fermement encadrés ? Voilà deux questions importantes pour les parents de notre époque.

Mon travail, en tant qu’intervenant auprès des différents spécialistes qui évoluent dans le domaine de l’éducation, ainsi que mon contact avec des milliers de parents et mes propres observations m’ont
sincèrement convaincu des réponses à apporter à ces questions.

Le bonheur et le développement de l’enfant dépendent en grande partie de l’éducation qu’il reçoit. Cette éducation comprend l’instruction et l’encadrement.

D’une part, l’instruction doit être de qualité. Nous y accorderons une grande place dans cet ouvrage, en démontrant le type d’explications qu’il est préférable de donner à l’enfant. Ces explications sont d’ailleurs très différentes de celles qui ont été fournies aux enfants par le passé et qui le sont encore aujourd’hui.

D’autre part, l’encadrement est essentiel et il implique obligatoirement une forme d’autorité. Sinon, l’enfant est laissé à lui-même. Nous assistons alors à une forme d’anarchie (désordre et confusion causés par l’absence de règles familiales) où l’enfant peut faire comme bon lui semble, au détriment de tous, y compris de lui- même. Nous examinerons de près cette nécessité de maintenir une autorité. Du même coup, nous mettrons en relief les dangers de son absence.

À propos de l’autorité, il est bon de noter que ce mot fait ressurgir des sentiments plus ou moins négatifs chez les individus parce que, en général, l’autorité était et est encore aujourd’hui souvent mal appliquée. Il n’est pas surprenant que l’autorité devienne synonyme de contrôle et d’abus de pouvoir.

Cependant, il est bon de comprendre qu’il est possible d’exercer un contrôle sain, en tenant compte des vrais besoins de tous, sans pour autant tomber dans l’abus et la domination.

Depuis plusieurs années, les enfants ont de plus en plus tendance à faire tout ce qu’ils veulent, et les adultes sont enclins à les laisser faire. Du moins, jusqu’à ce que les problèmes surgissent.
Selon plusieurs de mes collègues, l’autorité – ancienne et trop sévère – n’a pas été remplacée par une meilleure autorité. Elle a plutôt laissé place à un laisser-aller.

Maintenant, il faut apporter certains changements importants à notre pédagogie pour la parfaire. Nous devons désirer tout autant de meilleures relations avec nos enfants, mais pas au détriment de leur éducation. Nous devons donc faire en sorte de mieux subvenir à leurs besoins d’encadrement.


Robert  Langis

 

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