Une nouvelle étude démontre que danser nous rend plus sensibles


Londres, Décembre 2016 - Une étude récente, menée par des chercheurs de la City, University of London et de l’Université des îles Baléares montre que les danseurs sont plus sensibles que les autres personnes.

L’étude, publiée dans le Journal of Experimental Psychology: Human Perception and Performance (Perception humaine et performance), montre ainsi que non seulement les danseurs reconnaissent mieux les émotions, mais que leurs corps répondraient aussi de manière plus sensible aux mouvements chargés d’émotion qui sont exécutés devant eux. Cela laisse supposer que les arts pourraient jouer un rôle quand on s’entraîne à éprouver de l’empathie.
Pour rechercher comment la sensibilité individuelle varie face au mouvement du corps des autres, les chercheurs ont montré de courtes séquences vidéo de ballet à 19 danseurs de ballet et à un groupe témoin de 24 personnes sans expérience de la danse. Les 48 vidéos montraient de vraies représentations en direct en noir et blanc sans aucun son. Dans chaque séquence vidéo le visage du danseur était flouté, de manière à ce qu’aucune expression de son visage ne soit visible et les mouvements exécutés dans les séquences étaient heureux ou tristes.

Pour s’assurer que les changements observés étaient dus aux mouvements représentant des émotions, dans la moitié des essais, les mouvements étaient réalisés dans l’ordre dans lequel ils avaient été appris (présentation vers l’avant) et dans l’autre moitié, les mouvements étaient exécutés dans l’ordre inverse (présentation témoin).

Pendant que les participants regardaient les vidéos, les chercheurs ont placé des électrodes sur leurs doigts pour détecter la moindre sécrétion de sueur déclenchée par une réaction émotionnelle. On a alors demandé aux participants de coter leur réponse émotionnelle, en particulier de dire si les mouvements qu’ils voyaient les rendaient heureux ou tristes.

Les chercheurs ont constaté que les danseurs professionnels discriminaient avec plus d’intensité les séquences de danse heureuses et tristes quand elles étaient dansées dans l’ordre normal, vers l’avant, par rapport au groupe témoin de participants. De plus, en observant la réponse concernant la sécrétion de sueur, grâce aux électrodes placées sur les doigts des participants, les chercheurs ont observé que si aussi bien les danseurs que le groupe témoin ont identifié les émotions des séquences de ballet correctement, les danseurs avaient une réaction physiologique à l’émotion plus forte.
L’étude montre que si l’on s’entraîne à exprimer ses émotions par le corps (comme dans la danse classique ou dans d’autres formes de danse), cela augmente la sensibilité individuelle face aux émotions exprimées par les autres. Un entraînement grâce à une thérapie basée sur la danse et le mouvement pourrait ainsi potentiellement aider à traiter les troubles comme les troubles du spectre autistique, qui sont fréquemment associés à des difficultés de compréhension et d’interprétation de l’information concernant les relations sociales ou l’émotion.
Le Dr Julia F. Christensen, chercheur à la Newton International (financée par la British Academy) de l’unité de recherche en neurosciences cognitives et du groupe de recherche sur l’autisme de la City, University of London et auteur principal de l’article a déclaré :
« Ce qui est intéressant dans cette étude, c’est que non seulement les danseurs ont mieux perçu les émotions, mais que leurs corps répondent de manière plus sensible aux mouvements chargés d’émotion représentés devant eux. En particulier, nous avons vu que les corps des danseurs ont fait la distinction entre différentes émotions qui étaient exprimées dans les séquences vidéos, alors que les groupes témoins n’ont pas relevé de différence. Il est évident que s’entraîner à s’exprimer physiquement rend les danseurs plus sensibles à ces expressions corporelles. En conséquence, ceci semble indiquer de manière intéressante que les mécanismes neurocognitifs qui rendent les gens plus sensibles peuvent être travaillés. Notre recherche montre ainsi que s’entraîner à danser pourrait être un moyen de nous rendre davantage conscient de nos émotions. Nous pouvons même faire l’hypothèse que la danse nous rend plus emphatiques parce qu’il semble que nous apprenons à réagir automatiquement et de manière plus sensible face aux expressions des autres, mais ceci doit encore être vérifié. Cette idée est intuitive si l’on considère que toute expression affective (que ce soit celle du visage ou celle du corps) nécessite normalement le mouvement de nos muscles. Après tout, l’émotion est aussi mouvement. »
 

À propos de la City, University of London

La City, University of London est une université internationale idéalement située en plein cœur de Londres qui s’engage à l’excellence académique et est axée sur le commerce et les professions. Elle fait partie des cinq pour cent des meilleures universités dans le monde selon le Times Higher Education World University Rankings 2013/14 et figure dans le top trente des universités du Royaume-Uni selon le Times Higher Education Table of Tables 2012. Elle est classée dans le top 10 des meilleures universités du Royaume-Uni en ce qui concerne les emplois obtenus par les diplômés universitaires (The Good University Guide 2014) et dans le top 5 en matière de salaires des diplômés en début de carrière (Lloyds Bank).

L’université attire plus de 17 000 étudiants (35 % au niveau du 3e cycle universitaire) venant de plus de 150 pays et un personnel universitaire originaire de plus de 50 pays. Elle propose un large choix de matières et ses domaines de spécialité, à savoir le commerce, le droit, les sciences de la santé, l’ingénierie, les sciences mathématiques, l’informatique, les sciences sociales et les arts, notamment le journalisme et la musique, sont reconnus au niveau mondial. L’histoire de l’université débute en 1894, avec la fondation du Northampton Institute, où se trouve désormais la majeure partie du campus de la City. En 1966, une charte royale octroie à la City le statut d’université et le Lord-maire de Londres est invité à en devenir le chancelier, une disposition unique toujours en vigueur aujourd’hui. Le Professeur Paul Curran est président de la City, University of London depuis 2010.