Ne surtout pas s'endormir sur le Porc Français !


Depuis un an, la situation des éleveurs de porcs français s'est améliorée. L'embellie était impérative et salutaire après 10 ans de crise. Elle n'a cependant pas permis de résoudre toutes les situations, la crise ayant laissé des stigmates profonds chez de nombreux éleveurs. L'embellie devra donc être durable dans un contexte qui reste fragile car très dépendant de la Chine, principal moteur du dynamisme des cours.
 
Les difficultés du groupe Financière Turenne Lafayette révélées fin 2016 auraient pu secouer cette conjoncture encore fragile. La FNP prend donc acte de la reprise du pôle charcuterie-salaison de la Financière Turenne Lafayette par le groupe français coopératif Cooperl. C'est un signe positif et nous espérons qu'il permettra une restructuration constructive de la filière porcine française, dans l'intérêt de l'ensemble des maillons, et surtout des éleveurs, pour une meilleure valorisation du Porc Français.
 
A ce sujet, nous dénonçons le « lâchage » organisé du Porc Français par un certain nombre d'industriels avec la complicité des distributeurs. Nous nous interrogeons aujourd'hui sérieusement sur les motivations des opérateurs qui dénoncent des contrats pour aller s'approvisionner à l'étranger. Volonté de saborder l'expérimentation en cours sur l'étiquetage de l'origine ou tentation du prix toujours le plus bas ? Qu'importe ! Ces comportements ne sont pas admissibles.
 
Sur les difficultés de répercussion mises en avant, nous souhaitons que le nouveau Gouvernement qui se met en place, puisse se saisir rapidement de la question des relations commerciales. Nous dénonçons en effet les lacunes de la LME qui laisse la part belle aux distributeurs sur la période de négociations, sans aucune réelle obligation de résultat des renégociations par la suite.
 
Plus globalement, qu'ils soient industriels ou distributeurs, les opérateurs ne peuvent pas demander toujours plus aux éleveurs de porcs français pour répondre aux attentes sociétales, et au final se détourner des achats pour s'approvisionner hors de nos frontières à moindre prix. L'hypocrisie ne pourra pas durer longtemps et si besoin les éleveurs sauront se mobiliser pour faire entendre leur indignation.