Pourquoi jeûner ?


La perte de poids est souvent la première motivation de celles et ceux qui décident de jeûner. Et c’est vrai qu’après une semaine sans manger, on a maigri, il n’y a aucun doute ! D’autant plus si on a consacré cette semaine à faire de la randonnée. Les résultats sont parfois même spectaculaires. Mais si on ne fait que jeûner une semaine, sans penser plus loin, l’effet sera de courte durée. Si vous retournez à vos bonnes vieilles habitudes de peu bouger et beaucoup manger, l’aiguille de la balance repartira sans attendre dans l’autre sens.

Et ce n’est pas parce que le corps « se venge » ou « fait des réserves » après une pénurie, comme peuvent l’affirmer les nutritionnistes qui, jusqu’à ces dernières années, étaient de fervents ennemis du jeûne (depuis peu, les résultats d’études scientifiques sont tellement éloquents qu’ils sont obligés de changer d’avis, quitte à se contredire par rapport à ce qu’ils répètent depuis des années...).

Si on reprend du poids après le jeûne, c’est simplement parce que, une fois « nettoyées », nos petites cellules fonctionnent « mieux » et ont besoin de moins d’énergie pour remplir leurs fonctions quotidiennes : notre métabolisme de base a baissé et tout est plus facile à gérer pour l’organisme. D’ailleurs, il est plus facile aussi de bouger quand les articulations sont moins rouillées, le corps plus léger, et c’est le moment ou jamais de prendre de bonnes résolutions.

Donc, si viser l’amincissement est un objectif louable, il demande un investissement et des efforts au-delà d’une semaine, et le jeûne ne doit être considéré, dans cette affaire, que comme un starter.

Mais, si vous êtes en surpoids, fixez-vous un but, visez l’amincissement ; faites l’effort d’atteindre votre poids de forme et pas seulement pour des raisons esthétiques. Car, comme un train peut en cacher un autre, le surpoids masque bien d’autres soucis plus difficiles à percevoir et qui, quand il est encore temps, se corrigent naturel- lement quand vous perdez des kilos superflus : hypertension, diabète, excès de cholestérol, d’acide urique... Si vous n’êtes pas convaincu, faites un check-up avant de mincir et un autre après, vous verrez, vos analyses de sang seront bien meilleures avec quelques kilos de moins.

Pour qui ?
« Si l’organisme est tout le temps occupé à la cuisine, il n’a pas le temps de faire le ménage » (Christian Tal Schaller*). Et c’est aujourd’hui le problème de pratiquement tout le monde : on mange tout le temps, toute la journée, on mange par frustration, par compensation, par envie, par gourmandise... rarement parce qu’on a faim.

Tout rentrerait dans l’ordre si on revenait à un style de vie raisonnable, en bougeant plus, en mangeant moins, en mangeant mieux. Mais on ne vit pas seul et on ne peut pas prendre une telle décision pour tout notre entourage. Mais nous pouvons prendre la décision pour nous-même de jeûner, un jour de temps en temps, ou deux jours, ou bien une semaine. C’est la durée d’un jeûne diététique, sans visée thérapeutique ou spirituelle. Un jeûne de bien-être, un jeûne pour se sentir bien, un jeûne pour se débarrasser d’un peu du superflu, un jeûne pour faire le point, pour remettre les compteurs à zéro, un jeûne pour prendre un tournant, un jeûne pour changer un peu notre style de vie – en grec ancien Diaita : la diététique, est bien plus que ce que vous mettez dans votre assiette, c’est la façon dont vous gérez votre vie. Et c’est en grande partie cette manière de vivre qui est responsable de votre santé.

Parfois, on se met à table sans vraiment avoir envie de manger. On s’y force parce que l’on croit que c’est nécessaire. Ce guide vous apprendra que, au contraire, c’est un signal que votre organisme vous donne, il vous « demande » de ne pas manger, de lui accorder une pause, même si ce n’est que pour quelques heures. Après l’expérience d’une semaine de jeûne, cette décision sera facile à prendre.

Ce guide est aussi écrit pour vous aider à mettre un peu de bon sens dans votre assiette, en commençant par l’oublier pendant une semaine, puis en la remplissant de façon réfléchie. Et pour vous encourager à adopter de nouvelles bonnes habitudes en même temps, en particulier celle d’être un peu moins sédentaire.

Ne jeûnez pas si ces contre-indications vous concernent : troubles alimentaires, maladies graves.
Cette expérience de jeûne n’est pas non plus recommandée aux femmes enceintes ou allaitantes ni aux enfants.
 

 

Sophie Lacoste / Gisbert Bölling


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le jeûne, mode d'emploi