Musée des Beaux arts de Rennes - Exposition Gérard Traquandi


22 mai _ 28 août 2016

Né en 1952 à Marseille, Gérard Traquandi vit et travaille actuellement à Paris et Aix-en-Provence. Diplômé des Beaux-arts de Marseille, il a notamment enseigné à l’École supérieure des Beaux-arts de Marseille, à l’École d’Architecture de Marseille et à l’École d’art de Nîmes. Il pratique différentes disciplines, la photographie, la céramique, le dessin et la peinture.

Né en 1952 à Marseille, Gérard Traquandi vit et travaille actuellement à Paris et Aix-en-Provence. Diplômé des Beaux-arts de Marseille, il a notamment enseigné à l’École supérieure des Beaux-arts de Marseille, à l’École d’Architecture de Marseille et à l’École d’art de Nîmes. Il pratique différentes disciplines, la photographie, la céramique, le dessin et la peinture.

L’exposition présente dans le patio ses dernières peintures, certaines de très grands formats. Dans l’entrée, deux photographies monumentales, apporteront un contre-point à cet ensemble. La photographie développée selon une technique ancienne, la gomme bichromatée et le résino-pigment, est traitée chez lui avec une sensibilité proche de la peinture, remarquable par le raffinement apporté grâce à une gamme de gris et différents veloutés de noirs.

Sa peinture, majestueuse et silencieuse, développe de grands panoramas abstraits, paradoxalement inspirés de motifs figuratifs.

« ll y a, dans les travaux récents de Gérard Traquandi, une expérience de l’absorption : quelque chose a été absorbé, est en cours d’absorption. Cela vaut pour les surfaces somptueusement mates et complexes de ses tableaux comme de ses photographies. Un effet qui renvoie au procédé d’imprégnation de la toile par contact avec une autre surface où la couleur a été déposée. Cela produit un fond, sur lequel viendra se surimposer une autre application de peinture, cette fois peut être plus « dessinée », plus proche d’un motif. De telles procédures transforment la relation entre la surface peinte et le geste qui leur a donné naissance.

Le résultat est riche de contradictions : la matité de la surface, à la différence du brillant, n’introduit aucune coupure théâtrale entre l’œil et la toile, et l’absence de toute représentation identifiable venant « géométriser » le tableau ouvre en lui un volume perspectif. Voilà qui semble inviter à une forme d’immersion, mais qui n’aurait rien du caractère dissolvant, océanique auquel on pourrait s’attendre. Au contraire, cette absorption semble tendue, travaillée par des tensions, des rythmes comme autant de formes d’une énergie affleurant. Les surfaces des toiles de Gérard Traquandi sont vivantes, elles vibrent comme si elles conservaient une trace d’opérations complexes, les transferts par contact, les différentes vitesses d’exécution. Tout cela rend sensible le temps écoulé, le paradoxe entre la pure abstraction et l’insistance d’un motif, aussi résiduel soit-il, qui jamais en tout cas ne vient faire obstacle, hiérarchiser ou théâtraliser la surface. (...)

C’est ainsi que naissent et prennent sens les formats des œuvres : leurs très grandes dimensions, verticales le plus souvent, font penser à ces immenses tableaux des églises baroques, du haut desquels descendent vers nous des cascades de choses peintes, étoffes, corps, armes, etc. Il y a chez Traquandi quelque chose du baroque, un baroque actuel, gagné par le doute, et qui se serait déplacé dans le champ de la sensation sans rien ignorer pour autant de ses contradictions.

C’est peut-être à ce stade que se révèle l’importance de la photographie dans le travail de l’artiste. (...)
Traquandi pratique la photographie pour ce qui lui est propre, c’est-à-dire saisir la manière dont la lumière vient imprimer le dessin des objets du monde sur une surface sensible. Ce sont les mêmes questions que se pose le peintre, notamment de la lumière et du motif, au risque des tensions déjà évoquées. La photographie, en effet, impose à ce peintre abstrait une présence irréfutable du motif. Mais ce dernier est choisi et traité de façon telle que le cliché ne devienne jamais une fenêtre s’ouvrant sur le monde, en un petit théâtre de la perception. Ce motif devient au contraire constitutif de la totalité de l’image, il fonctionne à son tour comme une sorte de all over. D’où le choix d’éléments qui occupent le champ, en surface, arbres, branchages, choses légères qui ne font pas appel à une grande profondeur de champ. La technique qu’il utilise maintenant, la résinotypie, est un procédé ancien qu’il a réussi, après de nombreuses expériences, à maîtriser et qui lui permet d’obtenir de splendides noirs et gris. Le choix des motifs n’est pas seulement dicté par des considérations techniques, ainsi qu’il explique : Je photographie des objets qui sont de bons supports pour la méditation, des objets qui ont une aura, des objets que j’aime dessiner. C’est ce rayonnement que je voudrais faire passer dans mes images. On voit ici à quel point ses différentes pratiques, dessin, photographie, peinture, sont liées et procèdent d’une même recherche, métaphysique. À la manière de Baudelaire, on peut dire que Gérard Traquandi a l’antenne métaphysique, la capacité dans son art à jeter une lumière magique et surnaturelle sur l’obscurité naturelle des choses.»
Régis Durand, « L’aura de la matière », L’architecture d’aujourd’hui, mai-juin 2012.

Expositions personnelles récentes
2016 Musée des Beaux-Arts de Rennes
Double détente, Galerie Catherine Issert, Saint-Paul-de-Vence 2015 Œuvres sur papier, Librairie Maupetit , Actes Sud, Marseille
After dark, Galerie Laurent Godin, Paris 2014 Dessins, Galerie Laurent Godin, Paris 2013 Les jours, Galerie Laurent Godin, Paris
2011 Gérard Traquandi, photographe, Rue Visconti, Paris Château de Jau, Roussillon
Galerie Laurent Godin, Paris 2009 Galerie Laurent Godin, Paris

Expositions collectives récentes
2016 La règle et l’intuition, carte blanche à Gérard Traquandi, Abbaye de Montmajour Entre eux et moi, Galerie Catherine Putman, Paris
10 year anniversary exhibition, Galerie Laurent Godin, Paris (2015-2016) Substance, Galerie Laurent Godin, Paris
Les possédés, Friche la belle de mai, Marseille
2015 Eyes-Mind-Brain, Galerie Unosunove, Rome
2014 Le dessin, un genre ?, Galerie du 5ème, Marseille
2013 Mon île de Montmajour par Christian Lacroix, 2013, Abbaye de Montmajour
2012 Au bonheur des fleurs : le règne végétal dans la photographie, Pavillon des arts populaires de Montpellier
2011 Musée Magnelli, Vallauris

Gérard Traquandi vs Lionel Scoccimaro, Galerie Olivier Robert
L’objet photographique, une invention permanente, Maison Européenne de la Photographie, Paris
2010 Tenir debout, Musée des beaux-arts de Valenciennes
Institut des Peintres de Shanghaï, Chine
Mémoires de paysages, Fondation Vasarely, Aix-en-Provence L ‘arbre, Espace d’Art Contemporain, Marne la Vallée

Informations pratiques
musée des beaux-arts, 20 quai Émile Zola 35000 Rennes Tel. : 02 23 62 17 45

Accueil et renseignements : 02 23 62 17 45
museebeauxarts@ville-rennes.fr
Réservation groupes à partir de 10 personnes : 02 23 62 17 41 de 8h45 à 12h15
www.mbar.org
Publics spécifiques : Marine Certain
m.certain@ville-rennes.fr

Horaires d’ouverture
Du mardi au vendredi : 10h - 17h Samedi et dimanche : 10h - 18h
Fermé le lundi et les jours fériés
Tarifs
Tarif plein : 5€ - Tarif réduit : 3€
Gratuit sous certaines conditions et pour les
moins de 18 ans.
Gratuit pour tous, les 1ers dimanches du mois.