Musée d’Art et d’Histoire Louis-Senlecq L’Isle-Adam, Val-d’Oise


Septembre 2016

Regard sur les Collections
Deuxième édition
Exposition du 23 octobre 2016 au 12 mars 2017

Jules Dupré (1811-1889) Le Vieux chêne à l’abreuvoir Après 1880 Huile sur toile L’Isle-Adam, musée d’Art et d’Histoire Louis-Senlecq Inv. D2010.0.23

Jules Dupré (1811-1889) Le Vieux chêne à l’abreuvoir Après 1880
Huile sur toile L’Isle-Adam, musée d’Art et d’Histoire Louis-Senlecq Inv. D2010.0.23

 

 

Dans le cadre de la mise en valeur de ses collections, le musée d’Art et d’Histoire Louis-Senlecq de L’Isle-Adam propose un second regard sur celles-ci.

L’occasion de faire découvrir, une nouvelle fois, la richesse de son fonds, constitué de plus de 1500 peintures, 200 sculptures et 1600 œuvres sur papier.

Le parcours d’exposition
L’espace pérenne du rez-de-chaussée
Les trois salles du rez-de-chaussée dédiées respectivement à la présence des princes de Conti et au Château de L’Isle-Adam au XVIIIe siècle, à la manufacture de terres cuites de L’Isle-Adam, et au peintre paysagiste Jules Dupré (1811-1889), vont elles aussi accueillir de nouvelles pièces.

Des œuvres issues du cabinet d’art graphique rappelleront le faste à la cour des Conti.
Des modèles de terres cuites réalisés par Joseph Le Guluche (1849 –1915) montreront combien l’artisan des manufactures de L’Isle-Adam fut prolifique à la fin du XIXe siècle. Enfin, les quelques toiles de Jules Dupré qui rejoindront l’espace lui étant consacré viendront confirmer encore l’importance de l’artiste dans la peinture de paysage du XIXe siècle.

Un nouvel accrochage au premier étage
En dehors de l’exposition temporaire annuelle – consacrée récemment à Claude Viseux (1927-2008) – le premier étage accueille d’autres œuvres de la collection.
Charles Agard (1866-1950), peintre de l’École des bords de l’Oise

Le musée d’Art et d’Histoire Louis-Senlecq a choisi notamment de dédier une salle au peintre et dessinateur Charles Agard. Une quinzaine d’œuvres de l’artiste, huiles sur toiles et dessins que possède le musée, permettra de rendre compte de sa production.

Héritier de l’École de Barbizon et de ses peintres qui, comme Jules Dupré (1811-1889)
ou Auguste Boulard (1825-1897), s’établirent dans la région de L’Isle-Adam, Charles Agard s’installe à Nesles-la-Vallée en 1911 et meurt à L’Isle-Adam en 1950.

Il expose régulièrement au Salon des Indépendants, au Salon de la Société Nationale
des Beaux-Arts et au Salon d’Automne. De 1901 à 1914, il exécute une demi-douzaine de lithographies pour le journal anarchiste Les Temps Nouveaux.

Adepte d’une simplicité de moyens et d’effets, Agard est le paysagiste d’une nature paisible et silencieuse. Dans ses peintures de paysage, il s’inspire, d’une part, des peintres de l’École de Barbizon, qui peignirent les premiers sur le motif, et, d’autre part des impressionnistes, qui traduisirent dans leurs œuvres les fluctuations atmosphériques. Ces influences se perçoivent dans les paysages du Val-d’Oise qui seront exposés.

Plusieurs dessins seront également présentés, des études de personnages d’une grande finesse d’exécution ainsi que quelques portraits féminins.

Le Domaine des Bergeret et le Pavillon chinois
Puissante famille parisienne, issue de la petite bourgeoisie bourguignonne, les Bergeret sont trésoriers, receveurs généraux des finances, conseillers maîtres à la Cour des Comptes ou avocats au Parlement. Dès 1867, ils deviennent les plus importants propriétaires terriens après les princes de Conti à L’Isle-Adam.

Ils achètent des propriétés, des maisons et des terres sur la commune, tels le Petit et le Grand Hôtel Bergeret (installés à l’emplacement de l’actuel musée), mais également à Nogent, à Parmain, Jouy-le-Comte et Presles. Ils acquièrent en outre les seigneuries de Frouville et de Nointel, et surtout le fief de Châteaupré (domaine de Cassan) en 1778.

Pierre-Jacques Bergeret (1742-1807) aménage son domaine qui comprend un château, un terrain boisé sillonné de petits ruisseaux formant des étangs, des zones marécageuses et des îles, en parc paysager. Il confronte ses idées visionnaires à celles de théoriciens et architectes auxquels il soumet des dessins d’architecture.

Dernier vestige de la présence des Bergeret à L’Isle-Adam, le Pavillon chinois résulte de la fascination de Pierre-Jacques Bergeret pour la Chine. Vraisemblablement édifié entre 1781 et 1785, il est issu de l’imagination de son riche propriétaire. Cette construction originale et composite est caractéristique des derniers exemples de pavillons chinois. Inscrit au titre des monuments historiques en 1965, il est racheté par la ville de L’Isle-Adam en 1971, et restauré en 1975 et 2008.

Une section sera consacrée au domaine des Bergeret et en particulier à cet incroyable édifice qu’est le Pavillon chinois.
Madeleine Luka (1894-1989) : Peindre comme dans un rêve Madeleine Luka est une artiste autodidacte, qui a eu pour unique professeur son père.

Son œuvre est inclassable, très coloré et doté d’une sensibilité qui le rapproche de l’art naïf. Madeleine Luka peint ce qui l’entoure : sa famille, son jardin, sa maison, son univers personnel.

Elle expose pour la première fois au Salon d’Automne en 1923. À partir de 1928, elle prend part à un grand nombre d’expositions à Paris et dans le monde entier (New York, Sydney, Johannesburg...). Elle participe régulièrement aux Salons d’Automne, des Tuileries, des Indépendants, et des Femmes Peintres. Auteur de recueils de poésie et d’un récit autobiographique, Voltiges 1, publié en 1970, elle illustre plusieurs ouvrages de ses confrères poètes, comme par exemple Le Poète Rustique (1920) de Francis Jammes (1868-1938), avec qui elle nouera une profonde amitié.

Cousine de l’abbé Henri Breuil (1877-1961), éminent archéologue ayant résidé à L’Isle-Adam de 1824 à sa mort en 1961, elle fréquente régulièrement la ville et de nombreuses expositions sont organisées en son honneur. Amie avec le docteur Pierre Terver, un des membres fondateurs du musée d’Art et d’Histoire Louis-Senlecq, Madeleine Luka fait don de plusieurs de ses œuvres au musée, avant sa mort en 1989.

Une quinzaine d’œuvres de l’artiste – huiles sur toiles et œuvres sur papier – sera présentée.

La revue anarchiste Les Temps Nouveaux: l’art au service d’une idéologie
Le journal Les Temps Nouveaux est un hebdomadaire contestataire aux idées libertaires fondé par Jean Grave (1854-1939) en 1895, et publié jusqu’en 1914.

Jean Grave pense que l’art a le pouvoir d’aider à la transformation de la société. Il fait donc appel à de nombreux artistes pour illustrer son journal. Leur contribution se perçoit surtout dans les estampes vendues à part et rassemblées par la suite en albums, puisque la publication ne compte qu’un dessin en première page. Jean Grave souhaite qu’à travers leurs dessins les artistes dénoncent la misère, les inégalités, qu’ils s’attaquent aux institutions et qu’ils préparent ainsi la venue de temps meilleurs.
Une soixantaine d’artistes collabore aux Temps Nouveaux, parmi eux : Paul Signac, Camille Pissarro et son fils Lucien, Maximilien Luce, Adolphe Willette, Théophile Alexandre Steinlen, Constantin Meunier... Mais malgré la participation de ces artistes de renom et celle de grandes figures du mouvement anarchiste (le théoricien Pierre Kropotkine, et les écrivains et journalistes Octave Mirbeau et Élisée Reclus notamment), le journal est endetté tout au long de son existence. Le dernier numéro est publié le 8 août 1914, quelques jours seulement après que l’Allemagne ait déclaré la guerre à la France.
Le musée d’Art et d’Histoire Louis-Senlecq possède seize estampes réalisées pour l’album des Temps Nouveaux, une lithographie montrant le fondateur du journal dans son bureau de la rue Mouffetard et une gravure de Charles Agard, publiée dans un des numéros de l’hebdomadaire.
Ces estampes, encore jamais exposées au musée, racontent une certaine histoire de la presse de la fin du XIXe siècle à la Première Guerre mondiale. Témoignages historiques de l’engagement idéologique de célèbres artistes de l’époque, elles sont, de plus, d’une grande qualité esthétique.
Avec cette présentation, le musée confirme son intérêt pour l’estampe, et, après la rétrospective consacrée à Adolphe Willette en 2014, pour la presse fin de siècle.

Musée d’Art et d’Histoire Louis-Senlecq
31, Grande Rue
95 290 L’Isle-Adam
www.musee.ville-isle-adam.fr
musee@ville-isle-adam.fr
01 74 56 11 23 01 34 08 02 72

Informations pratiques
Horaires
Ouvert du mercredi au dimanche de 14h à 18h Fermeture le lundi et mardi
Tarifs
Plein : 4,20 € ; réduit : 3,30 € Gratuit pour les Adamois, les moins de 16 ans, les étudiants en arts plastiques et histoire de l’art, les Amis du Louvre Entrée libre le premier dimanche de chaque mois
Contact presse Amand Berteigne & Co Amand Berteigne 01 42 23 09 18 / 06 84 28 80 65 amand.berteigne@orange.fr