Et si nous parlions de lecture...

Et si nous parlions lecture en commençant par l’écriture ? Y compris celle des chansons, une forme d’écriture que j’admire pour son pou- voir évocateur condensé en quelques minutes à peine. Ici, l’auteur-compositeur interprète nous raconte comment, chez un bouquiniste, un homme observe une femme prendre un livre, le reposer, en prendre un autre... Il tire des conclusions sur la personnalité de la belle et l’éventualité d’une relation qui pourrait se nouer entre eux. Vincent Delerm joue sur l’expression : les protagonistes cherchent l’aventure. Une aventure à deux, certes. Mais nous pourrions imaginer qu’il s’agit de l’aventure que représente la rencontre avec un auteur, avec un texte. De ces expériences qui vous font voyager, vous ouvrent l’esprit, vous déroutent, vous enrichissent.
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Et si nous parlions lecture en commençant par l’écriture ? Y compris celle des chansons, une forme d’écriture que j’admire pour son pou- voir évocateur condensé en quelques minutes à peine. Ici, l’auteur-compositeur interprète nous raconte comment, chez un bouquiniste, un homme observe une femme prendre un livre, le reposer, en prendre un autre... Il tire des conclusions sur la personnalité de la belle et l’éventualité d’une relation qui pourrait se nouer entre eux. Vincent Delerm joue sur l’expression : les protagonistes cherchent l’aventure. Une aventure à deux, certes. Mais nous pourrions imaginer qu’il s’agit de l’aventure que représente la rencontre avec un auteur, avec un texte. De ces expériences qui vous font voyager, vous ouvrent l’esprit, vous déroutent, vous enrichissent.

À propos du Bibliocoaching
Depuis une quinzaine d’années maintenant, je suis coach, dûment certifiée et accréditée dans un univers professionnel où il est indispensable d’apporter des garanties éthiques et déontologiques à la personne qui nous accorde sa confiance pour l’accompagner dans un processus de changement. Or, de nombreux clients me demandaient souvent à la fin d’une séance : « Au fait, Émilie, vous n’auriez pas un livre à me recommander pour... » et là, ils me faisaient part du sujet de leur quête (un souci avec un enfant, la peur d’un burn out, l’envie de partir loin... très loin, etc.). Bien sûr, je donnais des suggestions et souvent, nous étions amenés à parler de ces lectures au cours d’une prochaine séance.

Voilà comment, peu à peu, j’ai élaboré un processus combinant lecture et coaching, dans lequel chaque lecteur peut s’auto-coacher, pour trouver dans les livres ses réponses personnelles. J’ai ainsi construit cet ouvrage à partir des thématiques – comme le mal-être, l’amitié, les relations conjugales... – sur lesquelles on m’interrogeait le plus fréquemment. Pour chacune, les expériences et réflexions de nombreux contributeurs (écrivains, philosophes, psychologues...) à cet ouvrage – avec qui vous ferez connaissance au fil de ces pages – ainsi que des exercices permettent de tirer le meilleur profit des livres lus.

L’idée, sans doute, cheminait en moi depuis fort longtemps, car en ouvrant les dossiers dans lesquels je glissais des articles et autres documents depuis des années, j’ai retrouvé ce billet de François Léotard datant de 20072, dans lequel il écrit : « J’écris parce qu’à certains moments de ma vie, la parole d’un écrivain m’a sauvé. » Et sans aller jusqu’à vous garantir que les livres vous sauveront, du moins ne vous laisseront-ils jamais tomber.

Une aventure
Avec le Bibliocoaching, vous allez partir à l’aventure. Partir à la rencontre de dimensions de vous jusque-là peu ou pas explorées, comprises ou entendues. L’intérêt pour soi a du bon. Je vous l’assure, expérience à l’appui. Rien qui confine au nombrilisme ou à l’égoïsme. Au contraire, comment aimer les autres, être disponible pour eux, si l’on n’est pas en paix, autant que faire se peut, avec soi-même ?

Tandis que mes doigts commencent à pianoter sur le clavier de mon ordinateur pour vous parler de lecture, je m’interroge sur ce drôle de besoin d’écrire. Lapalissade s’il en est : pour que certains lisent, il faut que d’autres écrivent ! Allons plus loin dans l’évidence : ceux qui écrivent... lisent. Dans mon cas, déjà plus d’une vingtaine de titres très divers, allant des essais aux livres de développement personnel, en passant par des titres centrés sur la vie professionnelle et enfin, le roman. Dans mon cas encore, une appétence pour la lecture, fluctuante selon les épisodes de ma vie, mais jamais éteinte.

La tribu des écrivains à laquelle je me flatte d’appartenir puise dans la lecture des ressources abondantes et contrastées. S’ils écrivent, et là encore, il en va de même me concernant, c’est pour partager, réfléchir ensemble, faire trace, vivre une autre vie le temps d’une fiction, explorer des univers inconnus au fils d’une recherche, proposer des points de vue l’espace d’un essai, distiller de l’émerveillement par de la poésie, trouver des références dans la vie d’un autre au détour d’une biographie, se sentir moins seul en partageant un témoignage, tout est bon pour faire œuvre à partir de soi.

Tout est délicieux quand ce travail, soumis à l’envie ou aux questionnements des lecteurs, suscite leur intérêt, voire, remporte le succès. Dans le cas contraire, il faut au moins être capable de se souvenir du plaisir que l’on aura eu, même dans les moments difficiles, de croire à notre projet et de le défendre de ligne en ligne. À propos du plaisir justement, dans un livre d’entretiens3, Bertrand Tavernier définit le plaisir ainsi : « Pouvoir se dire le matin que la journée qui va commencer sera peut-être encore meilleure que la précédente. » C’est exactement ce que je nous souhaite, et par les livres, et par l’écriture sous quelque forme qu’elle trouve son expression.

J’ai la chance de m’être rapprochée de mon rêve et, si je me prêtais dès maintenant au jeu du Bibliocoaching, ma recommandation serait de lire Journal d’un écrivain en pyjama4 de Dany Laferrière, notre académicien, haïtien et québécois. Bien sûr, j’ai un faible pour son écriture et son appartenance à notre commune terre d’adoption, le Québec. Mais au-delà de ce parti pris, son œuvre est vibrante d’émotions, d’humour et d’engagement. Dans l’ouvrage que je mentionne, vous trouverez notamment comme conseil ce qui m’a valu un éclat de rire : « avoir de bonnes fesses » !!! Effectivement, un écrivain passe beaucoup de temps assis. Il vous parlera de son amour de la lecture aussi, mais je n’y reviens pas.

Lisez, lisez aussi Écrire5 de Lionel Duroy. L’auteur paye très cher sa force littéraire – sa famille l’a voué aux gémonies – et sa quête incessante, de livre en livre, aux racines de soi, sans narcissisme ni égocentrisme. Dans une interview relative à un autre de ses titres, Vertige, il déclare : « Je n’écris pas sur mes malheurs, j’écris sur la vie même. On accueille les bonheurs, on encaisse les souffrances, les deuils, sans avoir vraiment le temps de comprendre ce qui nous arrive. Écrire me permet de mettre des mots sur ce mouvement, de dire aussi l’indicible, parfois6. » Il creuse au plus profond. C’est là l’enjeu des écrivains : « C’est l’inconnu qu’on porte en soi : écrire c’est ça qui est atteint. C’est ça ou rien7. »

Une histoire de rencontre
Ainsi mon projet avec ce nouveau livre est-il de vous inviter à plonger dans des ouvrages, sinon pour transformer votre vie du tout au tout, du moins pour l’éclairer à un moment clé qui vous pose ques- tion. Ensemble, nous allons accepter la main tendue par des dizaines d’auteurs et explorer dans leurs ouvrages les mots, les lignes, les non- dits et les idées qui vont apporter des pierres à nos édifices personnels.

Un tournant dans votre vie professionnelle, un souci dans votre vie amoureuse, une incompréhension au contact d’un enfant, l’envie de mieux comprendre l’épreuve que traverse une de vos amies, le besoin d’aller à la rencontre d’un pan de votre passé, le suicide d’un parent, l’abandon d’une mère, l’absence d’un père... Les livres aussi pour parler de l’exil, de la solitude, du doute et toujours dans la confiance qu’une réponse porteuse d’avenir sortira de ces lectures.

Quel que soit le type d’ouvrages que vous choisirez, nous allons vous montrer comment en tirer parti. Bien sûr, dans une séance de Bibliocoaching avec un coach dûment formé, vous auriez un échange verbal, une interaction. Mais déjà dans ce livre, grâce aux exercices que j’ai conçus spécialement pour vous, vous réussirez à avancer sur des sujets qui vous préoccupent. Retenez d’emblée qu’un bon coach n’est pas celui qui vous donne des réponses (souvent toutes faites !), mais celui qui a su développer le talent de vous poser les bonnes questions, à savoir celles qui vont favoriser chez vous des remises en question mais avec circonspection. Pas question de vous mettre en danger pour tout renverser du tout au tout en un clin d’œil. Vous devez vous autoriser à douter, à envisager d’autres scénarios que ceux que vous connaissez déjà, tout en gardant à l’esprit les garde-fous qui vous protègent (réa- lisme, analyse objective de vos obligations et de vos ressources, etc.).

 

Emilie Devienne


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