Phénoménologie et existentialisme


En concevant l’existence comme fondée sur les états de conscience et non plus sur une religion ou une métaphysique, Husserl, après Hegel, détermine l’attitude existentialiste. Le moi, auquel se ramènent les états de conscience et l’expérience, devient le point nodal de la réflexion philosophique.

Le moi, privé depuis Kant et Hegel de fondement ontologique, désubstancié, comme sur la scène d’un monde où il ne connaîtrait plus son rôle, devient chez les philosophes existentialistes le siège d’une frustration, d’une inquiétude, d’une angoisse existentielle, d’un sentiment d’absurde.
Privé d’une caution divine certifiant la validité de sa nature-propre, de plus en plus identifié au concept d’une identité personnelle, le moi existentialiste se sait, après Hegel, asservi à sa relativité au phénomène. L’existentialiste, face au phénomène, s’interroge sur sa propre personne et ne trouve qu’étrangeté.

En même temps que disparaissaient la famille étendue et le sens d’un travail incarné, que diminuait l’importance de la religion et que sous l’effet du développement des sciences dures se répandait une pensée objectivante du monde, le moi occidental gagnait en solitude métaphysique. Il se consolidait face au monde, mais simultanément en contrepartie se durcissait, s’opacifiait. Le monde auquel il n’appartenait plus en propre, appréhendé d’une façon essentiel- lement noétique, objectifié, était devenu problématique.

La philosophie, peu à peu, avait laissé aux sciences le soin d’expliquer le monde, pour se consacrer essentiellement à penser l’homme. Mais voici que la science, après avoir étudié le corps humain, prit pour objet d’investigation l’esprit.

 

 

Antoine Marcel                  
                                                                              

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