Introduction au Qi Gong Médical

                                                                                                                           

© Editions Chariot d'Or

 

 Il y a plus de 5 000 ans, les anciens maîtres chinois, qui pratiquaient la guérison ésotérique, sont parvenus à la conclusion que chaque chose était composée d’une même substance énergétique qu’ils ont appelée le Qi (prononcer « T’chi »). Ils ont constaté la présence d’une unité et d’une intégralité inhérentes à toute existence et une interconnexion énergétique en un seul corps.

La médecine traditionnelle chinoise est essentiellement établie sur la compréhension des transformations du Qi, la croyance des Anciens Chinois étant que toute mutation se produit sous son influence : la naissance, le vieillissement et la mort dans le Ciel et sur Terre, y compris le vent et les nuages, l’orage, la pluie, l’eau et les montagnes, les forêts, les déserts et les océans, les humains, les animaux et les insectes. Bien que l’énergie puisse apparaître sous diverses formes, chaque présence dans la nature et, en fait, dans le cosmos est intrinsèquement reliée, nous rassemblant ainsi symbiotiquement dans une unité avec l’univers par l’intermédiaire du Qi. Le Qi vibre en tout, en fonction d’un mouvement énergétique constant. Il s’agit du catalyseur permettant à chaque existence d’être reliée et d’interagir à l’intérieur de l’univers.

Les Anciens Chinois croyaient que le Qi du Yin et du Yang remplissait le « Grand Vide » (Wu Ji), englobant tous les éléments et ne laissant rien en dehors de ses limites. De nos jours, les lois de la physique ont permis de démontrer que la matière et l’énergie sont interchangeables et que la première correspond simplement à un état différent de la seconde qui vibre continuellement sous l’aspect de particules ou d’ondes de formes ; en constante métamorphose, la matière influe sur l’énergie ou interagit avec elle, qui est inhérente au corps vivant humain qu’elle sustente. Les Anciens Chinois maîtrisaient des techniques spécifiques permettant d’équilibrer l’énergie du corps (le Qi) afin de promouvoir la vie en harmonie avec le Qi de l’environnement (le Qi terrestre), ainsi qu’avec le Qi universel (le Qi céleste).

La médecine traditionnelle chinoise affirme que si les créatures vivantes perdent leur Qi, elles perdent par là même leur vitalité : « La vie se produit car le Qi est concentré ; lorsque le Qi est dispersé, la personne meurt. » (ancien proverbe chinois) Le Qi à l’intérieur du corps est emmagasiné dans des sortes de réservoirs, créant la matrice énergétique des organes internes. L’énergie de la force de vie du corps circule à partir de là, suivant des rivières et des courants constitués par les vaisseaux, les méridiens et les systèmes collatéraux du corps. Le signe le plus ancien pour « Qi » a été découvert sur des os qu’on utilisait comme oracles durant la dynastie Shang (1600-1028 av. J.-C.) et sur des inscriptions sur du bronze de la dynastie Zhou (1028-221 av. J.-C.) composées de trois lignes horizontales (semblables au caractère moderne chinois utilisé pour signifier le nombre trois).

Selon le livre “Pour mieux comprendre le Qi”, écrit par les chercheurs en médecine chinoise Zhang Yu Huan et Ken Rose, le plus ancien caractère chinois signifiant « Qi » décrivait, à l’origine, « la brume s’évaporant de la terre pour former les nuages ». Cette forme idéographique a été conservée jusqu’au début de la dynastie Zhou occidentale (1066-770 av. J.-C.). Ce caractère représentait également les nappes de chaleur qui s’élèvent de la surface surchauffée de la terre et, ultérieurement, le souffle expiré visible par grand froid. Bien que le concept du Qi puisse paraître complexe, il est, en fait, relativement simple : la matière se transforme en énergie, l’énergie en esprit et inversement. Le Qi est considéré comme le médium ou la passerelle entre la matière et l’esprit. Il possède une masse similaire à la fumée ou à la vapeur. En tant qu’énergie, il se manifeste sur trois niveaux principaux à l’intérieur du corps :
• physiquement, en tant que Matière, au travers des cellules et des tissus du corps, sous la forme du Jing, de la Moelle, du Sang et des Fluides corporels ;
• énergétiquement en tant que résonances vibratoires par la chaleur, le son, la lumière et les champs électromagnétiques ;
• spirituellement comme lumière divine au travers de vibrations subtiles se propageant dansl’espace infini (Wu Ji) vers le Tao .
Les maîtres du Qi Gong chinois (ou Chi Cong, prononcer « t’chi kong »), après de longues études et de nombreuses observations, ont découvert que chacun des organes internes du corps humain possède une fonction et une vitesse de vibration énergétique particulières. En traçant le parcours du Qi qui les traverse et en examinant ses effets sur le fonctionnement du corps, les Chinois ont développé les théories fondamentales sur lesquelles a été établie la pratique de la médecine traditionnelle chinoise. Durant des milliers d’années, celle-ci est parvenue à guérir des maladies graves en stimulant le Qi du corps selon des méthodes spécifiques. Par l’étude et la pratique du Qi Gong, nous pouvons développer une prise de conscience du Qi et de ses parcours spécifiques et nous pouvons apprendre la manière d’influencer et même de contrôler sa puissance énergétique. Les praticiens en Qi Gong médical utilisent ces méthodes pour guérir et renforcer le système immunitaire et améliorer le fonctionnement des divers systèmes organiques du corps.

En l’an 2000, China Healthways International estimait que, dans l’ensemble de la Chine, approximativement 80 millions d’habitants s’adonnaient à l’art du Qi Gong et, rien qu’à Beijing, plus de 1,3 million quotidiennement.

Johnson Dr. Jerry Alan*

 

 

Pour en savoir plus, lire :
Traité de Qi Gong médical - T.1 - Anatomie et physiologie énergétique 
*Johnson Dr. Jerry Alan
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