Expo : PolychroMale Sculptures et cérémonies de l’igname en Papouasie-Nouvelle-Guinée

 

Installation au quai Branly*TOKYO

Du 08/02/2016 au 08/02/2017

 

 

Sculpture cérémonielle Yena
Papouasie-Nouvelle-Guinée, région du fleuve Sepik,
village de Washkuk. Population Kwoma.
20
e siècle. Bois, pigments naturels.

 

Depuis son ouverture en mars 2013, l’Intermédiathèque de Tokyo – musée interdisciplinaire issu de la collaboration entre le Musée de l’Université de Tokyo et la Japan Post Holdings – accueille dans un espace dédié intitulé quai Branly*TOKYO, une sélection de chefs-d’œuvre du musée du quai Branly. Avec ce partenariat, le musée du quai Branly poursuit la présentation de ses collections en Asie après le succès des expositions MASQUES, Beauté des esprits à Beijing (2013) et Tokyo (2015) et FLEUVE CONGO, Arts d’Afrique centrale à Singapour (2011), Shanghai (2013) et Séoul (2014). Cette collaboration active est une nouvelle illustration du constant dialogue des cultures auquel le musée du quai Branly voue, depuis 10 ans, son action.

L’installation qui est présentée jusqu’au 8 février 2017 au quai Branly*Tokyo dévoile des sculptures de l’igname en Papouasie-Nouvelle-Guinée, faisant écho à l’exposition Sepik, Arts de Papouasie-Nouvelle-Guinée (organisée au musée du quai Branly du 27/10/2015 au 31/01/2016).

Cette installation révèle la place symbolique forte de l’igname, source nourricière fondamentale, et son lien avec la fertilité des hommes et des jardins. Elle montre comment plusieurs groupes culturels en Papouasie- Nouvelle-Guinée ont développé des cycles rituels autour de la culture, la récolte et la présentation cérémonielle des tubercules d’ignames.

Les populations kwoma des bords du fleuve Sepik et des monts Washkuk articulent le cycle de plantation et de récolte des ignames en trois séquences rituelles, yena, mindja et nowkwi, auxquelles sont associées des chants, des danses et des figures sculptées qui sont présentées à l’intérieur de la maison cérémonielle commune d’un clan. Le rôle de ces figures ésotériques est précisément défini mais il n’est connu que des hommes pleinement initiés. On connaît ainsi leur représentation mais rarement leur nom et leur signification propre qui font référence à un mythe tout entier.

Le terme utilisé par les Abelam pour désigner leurs sculptures du XXe siècle, wapinyan, signifie "les enfants des grandes ignames" (waapi : ignames ; nyaan : fils ou fille). La culture de ces grandes ignames pouvant atteindre trois mètres de long, nécessite, pour les hommes forts du clan, de croiser savoirs techniques, magiques et sociaux. Une fois récoltées, les tubercules sont ornées de plumes et de coiffes en vannerie, métamorphosées ainsi en artefacts de grande valeur, symboles de la faculté procréatrice de l’homme et de son clan.

 

Les sculptures colorées étaient réalisées pour être utilisées lors des cérémonies d'initiations : sculptées et peintes à l'écart des futurs impétrants, elles étaient ensuite installées dans les différentes "chambres" aménagées à l'intérieur de la maison cérémonielle kurambu, édifice monumental érigé au centre du village, sur les hauteurs des monts Prince Alexandre, le long de la côte nord de Nouvelle-Guinée.

 

quai Branly*TOKYO

Un espace permanent d’exposition du musée du quai Branly au Japon

Etablissement culturel public tokyoïte géré conjointement par

la Japan Post et le Musée de l’Université de Tokyo, l’Intermédiathèque, à la différence des musées traditionnels, a

été conçue pour être une arène expérimentale, créatrice et productive qui, à travers la recherche académique, stimule le

dialogue entre des modes d’expression divers en vue de nouvelles productions culturelles.

Le cœur de ses activités consiste à jeter des ponts entre des domaines différents et éloignés les uns des autres, comme l’attestent ses expositions Art & Science qui croisent expression artistique et recherche scientifique. Ce projet culturel et scientifique a été confié au directeur du musée de l’université de Tokyo, le Professeur Yoshiaki Nishino. La volonté de créer un lien entre les disciplines et les époques se lit aussi dans son design même qui mêle l’ancien et le nouveau et qu’on peut qualifier de « rétro-futuriste ».

Le quai Branly*TOKYO
En 2013, la convention de collaboration scientifique signée entre l’université de Tokyo et le musée du quai Branly a conduit à la création d’un espace d’exposition permanent du musée du quai Branly au sein de l’Intermédiathèque, le quai Branly*TOKYO. Ce projet, rendu possible grâce au mécénat de Monsieur Christian Polak et de la société K.K. SERIC, est une tentative inédite pour associer des institutions d’enseignement et de recherche franco japonaises autour de prêts mutuels de leurs collections.
Espace d’exposition pérenne, le
quai Branly*TOKYO présente des chefs-d’oeuvre des collections du musée du quai Branly. Depuis sa création, trois ensembles d’œuvres conçues par Yves Le Fur et consacrées respectivement aux Nias, aux Fers rituels africains et aux Sculptures maories ont ainsi été présentés dans cet espace. Le musée du quai Branly est le seul musée européen à bénéficier d’un espace permanent au sein de l’Intermédiathèque.

 

*INFORMATIONS PRATIQUES : WWW.QUAIBRANLY.FR