Concertation mondiale des efforts pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles

La campagne « Orangez le monde », axée sur la prévention, donne le coup d'envoi à une concertation mondiale des efforts pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles.
 
Plus de 450 « activités orange » sont planifiées dans plus de 70 pays, dont l'illumination des chutes du Niagara, du bâtiment du Conseil de l'Europe, de l'India Gate et des ruines de Pétra en Jordanie.
 
New York, 24 novembre 2015 — Le lancement demain par les Nations Unies de la campagne « Orangez le monde » (« Orange the World »), comprenant des défilés, des matches de football, des débats dans les écoles ou encore l'illumination de centaines de monuments emblématiques,  ne manquera pas de renforcer dans le monde entier les actions destinées à mettre fin à la violence contre les femmes et les filles, qui touche une femme sur trois dans le monde.
 
Trait d'union de la mobilisation sociale à grande échelle et des différents événements internationaux, la couleur orange symbolise un avenir radieux et empreint d'optimisme, affranchi de toute violence contre les femmes et les filles. Cet appel à l'action est une composante de la campagne Tous unis pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes du Secrétaire général des Nations Unies, menée par ONU Femmes. Elle se déroulera pendant les 16 jours d'activisme de la société civile contre la violence basée sur le genre, du 25 novembre, Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes au 10 décembre, Journée des droits humains. Cette année, l'initiative « Orangez le monde » sera principalement axée sur le thème de la prévention de la violence contre les femmes et les filles, dans le contexte spécifique de l'adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 qui compte notamment des objectifs centrés sur l'élimination de la violence contre les femmes et les filles.
 
Parallèlement aux 16 jours d'activisme, la Directrice exécutive d'ONU Femmes Phumzile Mlambo-Ngcuka entreprendra une série de visites sur trois continents, et mettra en exergue le besoin urgent d'efforts pour enrayer l'épidémie de violence à tous les niveaux — de mondial à local — ainsi qu'à tous les échelons de la société au cours d'événements de grande envergure au Brésil, en Espagne, en République démocratique du Congo et en Turquie.
 
La commémoration officielle de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes du 25 novembre à New York verra également le lancement du tout premier « Cadre des Nations Unies à l’appui de l’action pour la prévention de la violence à l'égard des femmes », développé conjointement par un certain nombre d'entités des Nations Unies telles qu'ONU Femmes, l'OIT, le PNUD, l'UNESCO, le FNUAP et l'OMS.
 
« La violence contre les femmes et les filles reste aujourd'hui l'une des plus graves violations des droits fondamentaux dans le monde, et l'une des plus communément tolérées. Elle constitue à la fois une cause et une conséquence de l'inégalité entre les sexes et de la discrimination basée sur le genre. Sa persistance est l'un des indicateurs les plus flagrants des sociétés en déséquilibre et nous sommes toutes et tous déterminés à changer cet état de fait » a déclaré Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Directrice exécutive d'ONU Femmes. « Nous devons aujourd'hui mettre l'accent sur la prévention. Même s'il n'existe pas de solution unique à un problème aussi complexe que celui-ci, il est de plus en plus clair qu'un ensemble d'actions peut être entrepris afin d’éliminer la violence avant qu'elle ne se concrétise. Cette approche globale constitue le cœur du nouveau Cadre élaboré par ONU Femmes et nos agences partenaires ».
 
Au cours des dernières décennies, des progrès ont été réalisés ; aujourd'hui, 125 pays ont adopté des lois contre le harcèlement sexuel et 119 contre la violence domestique, mais seuls 52 contre le viol conjugal. Malgré les efforts développés, la violence contre les femmes et les filles perdure dans tous les pays : des femmes sont battues à leur domicile, harcelées dans la rue et victimes de cyber-harcèlement. Prévenir et mettre fin à la violence nécessite de s'attaquer à sa cause fondamentale : l'inégalité entre les sexes. En 2014, l'OMS l'a qualifiée d'« épidémie mondiale » et de crise de santé publique, sachant qu'une femme sur trois est victime à un moment donné de sa vie de violences physiques ou sexuelles, généralement de la part d'un partenaire intime, une proportion pouvant parfois atteindre 70 % des femmes dans certains pays. Sur la totalité des femmes qui ont été victimes d'homicide dans le monde en 2012, près de la moitié l'ont été par un partenaire intime ou membre de la famille. On estime que 133 millions de filles et de femmes ont subi une forme de mutilation génitale féminine/excision. Près de la moitié des victimes de trafic d'êtres humains dans le monde sont des femmes adultes.
 
Avec l'adoption récente par de nombreuses et nombreux dirigeantes et dirigeants du monde des Objectifs de développement durable (ODD), un nouveau programme de développement mondial ambitieux en septembre 2015, une étape cruciale a été franchie dans la reconnaissance mondiale de la violence contre les femmes et les filles en tant que problème grave mais évitable. L'égalité entre les sexes, Objectif de développement durable N°5, vise à mettre fin à toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et des filles. Il reconnaît que la violence contre les femmes et les filles constitue un obstacle à la réalisation complète du programme de développement et fournira des indicateurs complets quant aux mesures à prendre afin d'atteindre cet objectif. Il est également axé sur la fourniture de services destinés à promouvoir les droits sexuels et génésiques. Au cours de l'événement historique du 27 septembre 2015 représenté par  la Réunion des leaders mondiaux sur l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, un grand nombre de participantes et participants parmi les plus de 70 présentes et présents ont considéré l'élimination de la violence contre les femmes et les filles comme un domaine d'action prioritaire, prouvant ainsi non seulement l'ampleur et l'universalité du problème, mais également la reconnaissance par des cheffes et chefs de gouvernements/d'États de cette épidémie de violence en tant qu'obstacle majeur à l'égalité des sexes et à l'autonomisation des femmes.
 
Autour du monde
Au cours des 16 jours de la campagne « Orangez le monde », plus de 450 événements sont prévus dans plus de 70 pays dans le monde entier. Ils comprennent l'illumination de grands monuments et de nombreuses activités impliquant la société civile comme des séances de dialogue avec des dirigeantes et dirigeants de groupes confessionnels, des projections de films, des performances théâtrales et de danse, des rassemblements, des marches, des marathons et des activités numériques par le biais des médias sociaux. Ces événements comprendront également l'illumination en couleur orange de sites prestigieux comme les chutes du Niagara (Canada/États-Unis), l’édifice de l’Union Européenne (Belgique) et le bâtiment du Conseil de l'Europe (France), la statue de la petite sirène de Copenhague (Danemark), les ruines archéologiques de Pétra (Jordanie) et le Palais de Justice (République démocratique du Congo).
 
En Afrique, parmi de nombreuses initiatives marquantes, l'Afrique du Sud illuminera le pont Nelson Mandela, tandis que des rassemblements de jeunes auront lieu à travers tout le Mozambique. Parmi de nombreux événements dans les Amériques et les Caraïbes, un festival du film sur le thème « Franchissons le pas pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles » se déroulera à Trinité-et-Tobago. Quito en Équateur accueillera un marathon Orange et le Guatemala un défilé de cerfs-volants arborant des messages encourageant l'élimination de la violence contre les femmes et les filles. Dans la région Asie-Pacifique, une collaboration avec Humans of Pakistan dévoilera « 16 women, 16 Stories » (« 16 femmes, 16 histoires »), une formidable campagne sur les médias sociaux utilisant photographies et histoires de femmes autochtones. Le festival UNiTE, organisé en collaboration avec la Lahore College Women University du Pakistan, espère réunir près de 10 000 filles issues de huit universités. En Inde, l'India Gate sera illuminé et des messages appelant à mettre fin à la violence contre les femmes seront affichés sur des panneaux dans deux lignes très fréquentées du métro de Delhi. Le Cambodge accueillera un marathon orange de 8,4 km. Le Timor oriental organisera un festival des arts. En Europe, des officières et officiers de la police albanaise patrouilleront dans les rues en orange et dans la région des États arabes, le camp de réfugiés et réfugiés Za'atari en Jordanie accueillera entre autres un marathon de marche féminin.
 
De plus, dans le cadre de la mobilisation de partenaires, des médias et des journalistes influents ont été appelés à témoigner de leur engagement personnel envers cette cause en utilisant symboliquement la couleur orange dans leurs studios ou leurs tenues vestimentaires, tout en incitant leur public à agir afin de mettre fin à la violence contre les femmes et les filles.
 
En France, le Comité ONU Femmes France en partenariat avec la RATP a lancé une campagne de sensibilisation dans le métro parisien en appelant le public à porter du orange le 25 novembre pour marquer son refus de toutes formes de violences à l’encontre des femmes et filles. Ce 25 novembre la  RATP s’inscrit dans la campagne Orange Day au niveau mondial en illuminant la station Nation sur la ligne 1.
D’autre part le Comité invite le public à se mobiliser sur les réseaux sociaux en postant leur photo et diffuser les hashtag #OrangeTheWorld - 16jours - #OrangeDayFR.
 
 

À propos du Comité ONU Femmes France
Créé en 2013, le Comité est le relais des campagnes internationales menées par ONU Femmes. En France, le Comité développe des actions de plaidoyer, d’éducation et de sensibilisation du public. Il contribue à la mobilisation de ressources en faveur de programmes dans 96 pays. Le Comité ONU Femmes France est une association française partenaire d'ONU Femmes en France qui participe à son action en faveur des droits des femmes et de l’égalité femmes-hommes.

En savoir plus : www.onufemmes.fr