Aux origines du Feng Shui



Le courant Feng Shui

Le feng shui est une discipline millénaire, issue d’une observation de l’univers visant à rétablir l’harmonie de la nature à l’intérieur de l’habitat.

Cette médecine traditionnelle de l’habitat a été nourrie de grands courants de pensées comme le taoïsme, d’ouvrages phi- losophiques fondateurs comme le Yi King, enrichi de concepts inspirés de l’astrologie chinoise, de la médecine chinoise des cinq éléments, de l’acupuncture, des arts martiaux. Toutes ces disciplines sous leurs diverses formes sont devenues, aujourd’hui, tout à fait courantes et usuelles en Occident.

Son histoire remonte à plusieurs milliers d’années lorsque, science secrètement gardée, le feng shui était l’apanage des empereurs et puissants dont il servait, entre autres, les désirs expansionnistes. Introduit il y a une quarantaine d’années aux États-Unis, le feng shui n’a cessé de soulever l’enthousiasme grâce aux applications passionnantes qu’il offre au quotidien et aux effets quasi instantanés qui en résultent.

Cet art millénaire était encore inconnu dans les pays francophones à la fin des années quatre-vingt-dix, avait alors un succès retentissant aux États-Unis, en Angleterre et dans les pays anglo-saxons, avec des centaines de sites Internet ouverts à ce jour, et une centaine de titres de livres traduits en langue française.

Des sociétés internationales telles que British Airways, Body Shop, Sephora ont fait appel à des experts en feng shui pour construire leurs nouveaux bureaux et magasins, dans le respect des règles de circulation de l’énergie universelle.

Les bases du feng shui ne peuvent être comprises sans une présentation de cette interprétation de l’univers que la Chine ancienne a développée en résonance avec le Vastu indien pour mieux saisir le pourquoi des grandes questions de l’humanité.

On ne peut évoquer l’harmonie et l’équilibre en omettant les principes masculin et féminin qui enracinent les fondements de notre univers, les forces naturelles du yin et du yang, les trigrammes du Yi King (le Livre des Transformations), dont est issu le ba gua, les cinq éléments, les cinq animaux du feng shui...

Une maison non agencée selon les règles de circulation du chi dans l’espace va créer un « mauvais chi » empreint d’agressivité et de stress pour ses habitants. Pour améliorer la situation, le feng shui préconise des remèdes qui, globalement, consistent à ôter les accumulations négatives de certains endroits et à dessiner un bien-être sur mesure pour chacun de ses habitants.

Il est difficile de déterminer avec exactitude la date de la naissance du feng shui, ni le moment où l’on a commencé à le pratiquer. Les premiers écrits connus spécifiques au feng shui sont datés de 220 AC et ceux du Vastu (présents dans les Vedas) remonteraient à 1500 AC.

Au cours de l’histoire de l’humanité, les sorciers et chamans, les sages qui tentaient de maîtriser les rapports de l’humain avec la nature ont, de tout temps, cherché à appréhender les lois de l’univers afin de permettre à l’homme de vivre en concordance avec elles. L’observation de ces lois universelles et leur traduction dans le langage courant ont conduit les chamans à faire usage d’images, de symboles puissants.

Au fil du temps, ceux-ci, forts de leurs représentations, en ont occulté le sens profond, et nombre de ces symboliques, censées relier l’être humain directement aux sources de l’univers, sont devenues des mythes.

Les mythes ont, certes, poursuivi leur mission de lien, de relais entre l’inconscient humain et les forces naturelles, mais leur vécu, autrefois directement magique, s’est enrobé d’un halo bercé, à la lueur des contes, d’une aura de fantasmes, nageant entre réalité et irréalité. Leur correspondance intérieure est souvent très enrichissante pour celui qui arrive à relire les symboles à la lumière de nos perceptions modernes.

Les cinq animaux mythiques
Il existe, dans la philosophie ancestrale chinoise, cinq animaux mythiques (et non quatre, comme souvent répandu) qui décrivent les places stratégiques dans l’environnement : le Serpent, le Dragon, la Tortue, le Tigre et le Phénix.

Leur signification essentielle est, comme tant d’autres, oubliée aujourd’hui. Or, les essences mythiques qu’ils représentent ne se bornent pas à l’imaginaire enfoui dans l’inconscient collectif : ils représentent concrètement un rapport harmonieux de l’homme à son environnement.

La plupart des livres qui en parlent se bornent à dire que le Dragon doit être à gauche, le Tigre à droite, le Phénix devant, la Tortue derrière et le Serpent en dessous, sans faire revivre au lecteur cet équilibre de forces fondamentales. Pour celui qui se plaît à plonger dans la fabuleuse comptine des légendes, les cinq animaux traduisent un mouvement universel qui trouve sa place, à chaque instant, en l’homme moderne que nous sommes, à savoir dans notre corps physique.

L’auteur a retrouvé le sens oublié de ce mythe fondateur du feng shui traditionnel qui s’inscrit dans le fonctionnement de notre propre nature, le paysage de notre corps. La maison, ne l’oublions est un deuxième corps de pierres qui a pour mission de proté- ger, envelopper notre fragile corps de chair. La meilleure façon d’élaborer une habitation qui renforce notre puissance naturelle, prolonge simplement nos facultés humaines, s’inspire de ce corps si parfaitement conçu.

Aussi, la Tortue mythique que les Chinois conseillent dans le site qui entoure la maison est l’équivalent de notre colonne vertébrale et muscles dorsaux protecteurs ; le Phénix, nos sens dirigés vers l’avant...
Loin de nous faire rebrousser chemin, la mythologie des cinq animaux retrace les lignes fortes d’un conte qui se transforme en réalité, celle des fonctions primordiales du fonctionnement humain. Avec un léger souffle d’imagination, vous aurez resitué la place de ces cinq animaux mythiques dans la vie de tous les jours.
 

Alexandra Viragh      
                                                                              

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 Feng shui, force d'harmonie