La peau et les macérations huileuses solarisées


La peau, qui constitue l’enveloppe du corps, est un organe vivant et non une simple membrane inerte. Elle a une grande importance physiologique : c’est avant tout un lieu d’échanges entre le monde extérieur et notre corps. Elle exerce de multiples fonctions et même des fonctions vitales : si la peau d’un individu est détruite au-delà d’une certaine surface, il meurt. La peau assure une protection contre les agents physiques et chimiques par sa barrière cutanée, mais aussi par son rôle sensoriel grâce auquel elle capte les dangers extérieurs.

La peau, qui constitue l’enveloppe du corps, est un organe vivant et non une simple membrane inerte. Elle a une grande importance physiologique : c’est avant tout un lieu d’échanges entre le monde extérieur et notre corps. Elle exerce de multiples fonctions et même des fonctions vitales : si la peau d’un individu est détruite au-delà d’une certaine surface, il meurt. La peau assure une protection contre les agents physiques et chimiques par sa barrière cutanée, mais aussi par son rôle sensoriel grâce auquel elle capte les dangers extérieurs.

1. anatomie de la peau
La peau est formée de trois couches superposées. L’épiderme le plus à l’extérieur, le derme et l’hypoderme. Chacune de ces couches a un rôle physiologique précis.

• La barrière cutanée est constituée par la couche la plus superficielle. C’est la plus kératinisée de l’épiderme. Un film hydrolipidique la recouvre vers l’extérieur.
• C’est essentiellement dans le derme que se trouvent les vaisseaux sanguins qui jouent un rôle de nutrition et de soutien.
• L’hypoderme est formé principalement de tissus adipeux présentant des cellules très riches en graisse, les adipocytes.

Au total, la peau joue des rôles extrêmement importants et mérite en cela la plus grande attention.

2. Les rôles de la peau
• Un rôle protecteur par rapport aux agressions extérieures : le froid, la chaleur, les substances agressives et toxiques, les coups et les objets pointus, dentés ou tranchants. Dans un premier temps, ce sont les fibres élastiques et le collagène qui assurent l’élasticité cutanée.

La peau est mauvaise conductrice de la chaleur. La protection contre les rayons lumineux est assurée par le système pigmenté épidermique. Chaque orifice ou pore est protégé par un poil. La couche cornée externe de la peau assure une certaine imperméabilité, elle limite en cela les pertes d’eau cutanées.

Dans son rôle protecteur, signalons qu’elle a un rôle immunitaire grâce à des connexions avec les lymphocytes. Elle permet ainsi la formation d’anticorps. La peau nous prémunit contre la plupart des agents infectieux (bactéries, champignons, parasites, etc.).

• Un rôle de sécrétion : elle produit des substances qui l’hydratent et la lubrifient ; le sébum joue ce dernier rôle. Il peut être plus ou moins abondant et plus ou moins gras. Eau et sébum permettront à la peau d’être souple, élastique et résistante.
• Un rôle d’émonctoire : par la peau s’évacuent de nombreuses substances « toxiques » pour l’organisme. C’est une porte de sortie pour les substances métaboliques non utilisables par l’organisme, notamment l’acide urique ; mais aussi pour les substances toxiques absor- bées par l’individu : dans les médicaments, dans l’alimentation, dans la pollution en général.
• Un rôle de transmission des sensations, aussi bien les douloureuses, qui nous mettent en éveil d’un danger possible, que les agréables.

L’absorption cutanée : c’est un aspect important de la physiologie de la peau.
Pour l’eau : dans un bain dont la température est inférieure à 35 °C, il y a absorption d’eau. A 35 °C, ni absorption ni perte, c’est le point isotherme. À température supérieure à 35 °C, il y a perte d’eau.

On voit aussi qu’un bain chaud, mais cependant raisonnable, favorisera l’élimination cutanée de substances indésirables.

La pénétration de la peau dépend de la liposolubilité de la substance. La partie la plus absorbante de la peau est représentée par l’orifice des glandes et des poils. À ces niveaux, en effet, l’épiderme s’amincit considérablement. Les puits contenant les poils sont pleins de graisses sébacées. Si bien que les corps susceptibles de s’associer aux graisses, de les dissoudre ou de s’y dissoudre, pénètrent assez rapidement à travers la peau. C’est le cas des huiles végétales, surtout si elles sont de bonne qualité et si elles ont été extraites à froid. De ce fait, les molécules qui les constituent sont de plus petite taille et pénètrent plus facilement à travers la peau.

3. Les différents types de peau
Peau normale :
Lorsqu’une peau est normale, elle ne présente aucune aspérité, elle est douce et agréable au toucher, son grain est régulier et fin. C’est une peau qui ne brille pas, car elle ne produit pas un excès de sébum. Sauf cas exceptionnel, elle n’est pas abîmée par de petits boutons et ne présente pas de comédons visibles.

Elle est très proche de la peau d’un enfant : elle est souple, unie et elle a un aspect satiné rosé, elle ne brille pas, ni ne « tire ». Elle est en général assez résistante aux grandes variations de température, au soleil et au froid.

Son PH est compris entre 4,5 et 6,5.
On peut utiliser sur elle des produits polyvalents : des plantes astringentes mais aussi des plantes adoucissantes. Les huiles végétales de base sont d’une grande diversité : abricot, amande douce, colza, jojoba, macadamia, noisette, olive, pépin de raisin, sésame.

Les plantes à utiliser : menthe, achillée, prêle, potentille, ronce, rose, sauge, lavande, genévrier, violette, bouillon blanc, coquelicot...

Peau grasse :
Cette peau est caractérisée par une production excessive d’un sébum trop gras. Elle brille, mais pas uniformément : ce sont les zones du front, les ailes du nez et le menton qui sont les plus concernés. Les pores y sont dilatés par le sébum qui est abondant et le grain est épais ; la peau est ainsi ponctuée par des comédons ou points noirs qui peuvent s’extraire à la pression.

C’est une peau solide et résistante aux intempéries. Elle est fréquente chez les adolescents et les jeunes adultes, chez qui elle peut être acnéique. Le stress et les soucis peuvent avoir une incidence sur la sécrétion du sébum : ils la favorisent.

Les peaux grasses ont besoin de soins astringents et antiséborrhéiques. Il faut également assainir cette tendance à avoir ces boutons d’acné. Les huiles végétales à utiliser sont : jojoba, noisette, olive, pépins de raisin.

Les plantes astringentes sont nombreuses : on peut citer l’hamamélis, la lavande, la menthe, le romarin, la sauge, la rose et le thym ainsi que le cerfeuil et le genévrier.

Les assainissantes les plus utilisées sont : thym, bardane, lavande, géranium, laitue, ortie.

Peau sèche :
Lorsqu’on observe une peau sèche, elle a un aspect terne et froissé. Au toucher, on sent que c’est une peau fine, un peu rugueuse. On a même l’impression qu’elle est parcheminée. Si on gratte cette peau, elle desquame très finement en une poussière blanche.

Elle est fragile et a perdu les qualités que l’on attend d’une peau : transparence, souplesse, élasticité. Une toilette au savon l’irrite et surtout la fait « tirer ». Cette peau peut vieillir prématurément. Ses cellules ont besoin d’être soutenues et stimulées pour se renouveler le mieux possible et jouer leur rôle d’hydratation.

Elle va présenter des rougeurs à la moindre agression : froid, vent, coups de soleil, et couperose.
En fait, cette peau est déshydratée et délipidée. Plusieurs causes à cela : d’abord l’âge, qui réduit ses fonctions, mais aussi l’utilisation de produits astringents, voire détergents.
Les huiles à utiliser : argan, avocat, bourrache, germe de blé, karité, onagre, rose musquée, tournesol.
Les plantes qui régénèrent cette peau sont le lys, le souci, la camomille, la rose, le houblon.
Celles qui adoucissent : mauve, guimauve, tilleul, verge d’or, hamamélis, fleurs de sureau.

Peau mixte :
C’est une répartition de la peau qui, sur un visage, peut avoir différents caractères : peau normale et peau sèche ou peau normale et peau grasse ou peau sèche et peau grasse.
En général, le milieu du visage, le nez, le front et le menton ont tendance à avoir une peau grasse, à pores chargés avec des petits boutons, donc qui tire, tandis que les joues ont une peau sèche.

Il faut alors équilibrer et réguler cette peau.

Les huiles végétales à utiliser : abricot, amande douce, jojoba, noisette, pépins de raisin.
Les plantes : hamamélis, lavande, rose, thym.

Peau flasque ou mature :
C’est une peau sèche avec des rides et même des taches de vieillesse. La peau a perdu son élasticité normale et les muscles de la face sont relâchés. Elle résulte le plus souvent de l’âge, voire de certaines affections. Cette peau a surtout perdu sa protection lipidique et, en plus, elle peut se déshydrater à l’occasion. Elle manque de tonus, donc il faut la nourrir, et la réparer.

Huiles végétales à utiliser : argan, avocat, bourrache, germe de blé, jojoba, onagre, rose musquée, sésame.

Les plantes à utiliser : bleuet, souci, hamamélis, géranium, guimauve, rose, verveine odorante, basilic, cassis, cynorrhodon, lys, millepertuis, thym, aigremoine, camomille, houblon, marjolaine, potentille, romarin, ronce, rose rouge.

Peau sensible :
C’est une peau fine, fragile et délicate. Elle rougit lorsque les tempé- ratures alternent ou sont intenses. Elle supporte mal les cosmétiques en général et doit être l’objet de soins bien spécifiques. Elle peut présenter des rougeurs et un prurit.

Cependant, il ne faut pas confondre cette sensibilité avec une allergie (car ici les tests restent négatifs).

Elle peut présenter des vaisseaux sanguins apparents de par sa finesse.

Les huiles végétales à utiliser : abricot, amande douce, avocat, bour- rache, colza, jojoba, olive, rose musquée, tournesol.
Les plantes à utiliser : achillée, camomille romaine, guimauve, hama- mélis, mauve, tilleul, lys, laitue, aspérule, carotte, souci, tussilage.

Peau ridée :
C’est une peau flasque qui présente des rides plus ou moins profondes, surtout « la patte-d’oie ». Cette peau a besoin d’être tonifiée et surtout nourrie et restructurée.

Les huiles à utiliser ; argan, avocat, bourrache, germe de blé, jojoba, onagre, rose musquée, sisymbre, karité.

Les plantes à utiliser : aigremoine, bleuet, cerfeuil, coquelicot, mille-pertuis.

Peau couperosée :
C’est en général une peau sensible. Elle rougit facilement aux changements de température et au vent. Elle supporte mal les cosmétiques et rougit également. Sur la joue, autour du nez, elle présente un réseau de fins vaisseaux : le visage est congestionné et il y a dilatation des capillaires.

Huiles végétales à utiliser : abricot, amande douce, avocat, bourrache, colza, jojoba, calophylle, olive, onagre, rose musquée, tournesol.

Les plantes à utiliser : achillée, hélichryse, lavandin, rose, camomille, guimauve, hamamélis, mauve, tilleul, laitue, eupatoire, gentiane, marron d’Inde, menthe, plantain, prêle.

Peau acnéique :
C’est une peau grasse et réactive, propice à l’installation de boutons qui peuvent s’infecter. C’est un état qui dure et c’est pourquoi cette peau présente des cicatrices plus ou moins importantes et nettes. C’est une peau d’adolescent qui tourne autour de la puberté ou qui l’a dépassée, mais n’est pas encore stabilisé sur le plan hormonal. Il faut principalement des soins antibactériens, pour éviter la suppuration, d’autant que les jeunes ont tendance à trafiquer leurs boutons, pensant qu’ils disparaîtront plus rapidement. Les plantes et huiles cicatrisantes et réparatrices seront très utiles.
Les huiles végétales à utiliser : calophylle, jojoba.

Les plantes à utiliser : bardane, cèdre, souci, romarin, rose, sauge, laitue, genévrier, lavande, pensée sauvage.

Peau irritée :
Ce sont des peaux sèches et des peaux sensibles. Ces irritations sont des inflammations de la peau et elles se traduisent par des taches ou des plaques rouges.

Les huiles végétales à utiliser : argan, abricot, amande douce, avocat, bourrache, colza, jojoba, olive, onagre, rose musquée, tournesol, germe de blé, karité, onagre.

Plantes à utiliser : aubépine, aspérule odorante, chiendent, genièvre, lavande, noyer, saponaire, scabieuse, sureau noir, tilleul, tussilage.

Nous dirons que, dans tous les cas, une belle peau passe par une alimentation saine. La valeur qualitative des aliments est primordiale, c’est pourquoi le choix de ces derniers doit toujours émaner d’une certaine attention consciente et constante, portée sur leur origine, leur composition, puis leur association dans un menu.

Au-delà de l’alimentation, les produits à appliquer sur la peau doivent faire l’objet de la même attention.

On comprend, sans plus s’étendre sur ce sujet, que pour les aliments, nous devons nous orienter le plus possible vers les productions de l’agriculture biologique et, pour notre cosmétique et nos produits de soins, vers des substances naturelles de la même origine.


Dr. Claudine Luu     
                                                                              

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