Pourquoi moins c’est mieux...

 
Nous vivons dans un monde où la poursuite du « toujours plus » règne en maître absolu dans presque tous les domaines. Nous courons après l’argent pour acheter de plus grandes maisons, de plus grandes voitures, plus de meubles, plus de vêtements, plus de gadgets. C’est ainsi que les petites boutiques d’antan sont devenues aujourd’hui de gigantesques centres commerciaux. Le problème, c’est que la quantité n’engendre pas toujours les meilleurs résultats. « Faire beaucoup de choses de ses journées » ne garantit pas pour autant qu’une seule de ces choses ait vraiment d’utilité. C’est comme à la roulette : « plus on joue, plus on a de chances de gagner », alors on croit qu’il faut accomplir un maximum de tâches pour avoir la chance de voir l’une d’elles rapporter le gros lot.

Nous consommons, produisons et faisons toujours et encore plus... Une seule limite nous stoppe net dans notre course folle : le temps. Eh oui ! Les journées ne comptent malheureusement que 24 petites heures. Beaucoup trop court pour réaliser tout ce qu’on a à faire. Et personne n’a encore trouvé le moyen de les rallonger ! Si cette contrainte temporelle représente un réel problème pour certains, d’autres tentent d’en caser encore plus dans leurs journées. Ces derniers sont persuadés qu’en gérant leur temps plus efficacement et en apprenant à être plus productifs, ils pourront réaliser davantage de projets en un minimum de temps. Mais ça ne fonctionne pas comme ça. « Faire beaucoup de choses » peut aussi signifier brasser beaucoup d’air et se fatiguer pour rien tout en se laissant envahir par le stress.

Prenons l’exemple de deux journalistes qui travaillent dans le même magazine. Chaque semaine, le premier rédige une trentaine d’articles tandis que l’autre n’en rend qu’un seul. Celui qui écrit les 30 articles par semaine doit fouiller un maximum de sources pour ne trouver que des sujets de piètre intérêt qu’il va transformer en de brefs articles de quelques lignes qui ne retiendront finalement pas beaucoup l’attention. Son directeur de publication le félicite cependant pour la quantité de travail effectuée.

Le second journaliste, quant à lui, sait que s’il ne doit écrire qu’un seul article dans la semaine, celui-ci a tout intérêt à ne pas passer inaperçu. Il consacre donc sa matinée du lundi à faire des recherches, ras- sembler ses idées et réfléchir au sujet jusqu’à tomber sur le scoop qui laissera ses lecteurs pantois. Ce sera un article qui gagnera un prix où il ne sera pas. Il passe alors deux jours à faire des recherches, deux autres à rédiger et vérifier les faits et les informations. Résultat : non seulement c’est lui qui produit le meilleur papier de la semaine, mais son article obtient un prix et les lecteurs se l’arrachent, ce qui lui vaut une promotion et une reconnaissance sur le long terme. C’est ça, « en faire moins pour réussir ».

L’exemple du haïku
Le haïku (petit poème japonais extrêmement bref visant à exprimer l’évanescence des choses) illustre à la perfection l’art d’aller à l’essentiel. Tirons quelques leçons de ces riches enseignements. Comme vous le savez sûrement, le haïku est un poème souvent en rapport avec la nature et composé seulement de trois vers de 17 syllabes (cinq syllabes, puis sept, puis cinq). Pour composer son haïku, le poète doit impérativement respecter ces restrictions. L’intégralité de son idée ou de sa métaphore doit tenir dans ce nombre restreint de vers. Pas facile ! C’est une mission qui peut même paraître impossible si l’on a quelque chose d’important à communiquer. Le poète se retrouve alors confronté à un choix : trouver rapidement 17 syllabes qui riment à peu près et achever son haïku en deux temps trois mouvements, ou bien prendre le temps de choisir soigneusement les termes et les images les plus adéquats pour véhiculer son idée. En visant l’essentiel, la concision du haïku n’a d’égale que sa force d’expression. Cette forme de poésie des plus condensées est aussi l’une des plus puissantes. Les leçons que nous pouvons tirer du haïku correspondent aux deux premiers principes de l’art « d’en faire moins pour faire mieux » :
Principe n° 1 : Se fixer des limites, cela suppose de sélectionner et de ne garder que l’essentiel. Apprenez donc à vous fixer des limites dans tout ce que vous faites.
Principe n° 2 : Opter pour l’essentiel, c’est obtenir un maximum d’impact avec un minimum de ressources. Choisir l’essentiel, c’est optimiser son temps et son énergie.

Ces deux principes résument à eux seuls le concept de L’art d’aller à l’essentiel. Ils représentent la clé de voûte du système. Tout ce qui suit n’est qu’un approfondissement de ces principes et un aperçu de leurs applications possibles dans de nombreux domaines de votre vie.

Leo Barbauta

 

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L'art d'aller à l'essentiel