Web exposition « Vies circulatoires » du photographe indien Ishan Tankha

Paris, le 03 juillet 2017 - Entre portraits collectifs, photos de rue et photos véhiculaires, Ishan Tankha propose un voyage photographique qui témoigne de l’intense circulation des hommes, mais aussi des formes d’habitat, des croyances et des traditions entre Mumbai et les villes et villages du Konkan (Inde occidentale).

« VIES CIRCULATOIRES »
 
Avec la web exposition « Vies circulatoires », le photographe indien Ishan Tankha*
nous embarque  au plus près de la vie en mouvement des habitants de Mumbai
 
À découvrir sur Artistic Lab


 

Paris, le 03 juillet 2017 - Entre portraits collectifs, photos de rue et photos véhiculaires, Ishan Tankha propose un voyage photographique qui témoigne de l’intense circulation des hommes, mais aussi des formes d’habitat, des croyances et des traditions entre Mumbai et les villes et villages du Konkan (Inde occidentale).
 
Pour le Forum Vies Mobiles**, think tank de la mobilité soutenu par SNCF, le photo-reporter Ishan Tankha a embarqué aux côtés des voyageurs de la ligne ferroviaire reliant Mumbai - une des mégapoles les plus peuplées de la planète -  à la région côtière du Konkan. Une première fois, il y a quatre ans pour documenter l’expérience des voyageurs de la ligne dans leur diversité. Une seconde fois, en 2016, pour suivre plus spécifiquement le parcours de quatre familles, les Tackle, les Jadhav, les Khule, les Mohite, qui partagent leur vie entre Mumbai et leurs villages d’origine qu’ils n’ont jamais vraiment quittés.
 
Photographe empathique, Tankha cadre serré, découpe au plus près les scènes de vie qu’il partage et dans lesquelles il aime nous projeter. Désireux de documenter l’Inde contemporaine, il sublime le voyage des familles qui partent retrouver leurs racines, plusieurs fois par an, dans leur village d’origine. Ce voyage se fait à plusieurs ; impossible d’isoler l’individu dans ces images. Il est toujours, aussi, ce qui l’entoure, où il va, avec qui il se trouve. Voyageur parmi les voyageurs, l’artiste nous livre des photos en mouvement marquées par le flouté et le filé des véhicules, des paysages et des hommes, comme si le photographe ne voulait fixer qu’une partie des images qui défilent sous ses yeux. 
 
Ses couleurs contrastées, vivantes, qui dialoguent avec des noirs denses et les reflets moirés de ses images, fruits d’une humidité omniprésente, tissent une trame indivisible au fil du voyage. Ces continuités et ces échos expriment l’identité nuancée, mêlée, des familles qui partagent leur vie entre la mégapole globalisée et les villages reculés du Konkan, liant ces espaces qu’à priori tout oppose.
 
 
* À propos de l’artiste

Ishan Tankha est un photographe indépendant basé à New Delhi dont les travaux ont été publiés dans des journaux de renommée internationale : South China Morning Post, Le Monde, India Today, The Guardian, Le Soir et Open Magazine, etc. Son travail couvre une variété de sujets allant des catastrophes naturelles (séisme de 2005 au Cachemire, de 2015 au Népal), à la visite de chefs d’Etat (la sénatrice américaine Hillary Clinton ou la femme politique birmane Aung Sau Suu Kyi) en passant par l’insurrection au Cachemire, la vie dans le Sri Lanka d’après-guerre et le tour du Pakistan de l’équipe indienne de cricket. Sa série « A Peal of Spring Thunder » (Un roulement de tonnerre printanier, 2008-2015) a reçu le soutien de l’India-Europe Foundation for New Dialogues en 2013. Cette dernière est révélatrice de l’empathie avec laquelle il aborde ses sujets, dont la dimension, plus ou moins politique ou humanitaire, est toujours profondément focalisée sur l’homme.
 
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Un projet artistique au cœur d’une recherche ethnographique

Pour ce reportage, Ishan Tankha a été guidé par les chercheurs de l’agence Urbanology, l’anthropologue Rahul Srivastava et l’économiste Matias Echanove, missionnés depuis quatre ans par le Forum Vies Mobiles pour mener une étude ethnographique dans le cadre de son programme de recherche. Elle se penche sur le mouvement des personnes entre la ville de Mumbai et les villages du District de Ratnagiri situé sur la côte du Konkan (Inde occidentale). Ils cherchent à comprendre comment les échanges économiques, religieux, urbanistiques et culturels entre les villages et la mégapole perdurent à travers le temps.
 
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** L’art et les sciences sociales au cœur du projet du Forum Vies Mobiles

Le Forum Vies Mobiles est un think tank soutenu par SNCF qui a pour ambition d’imaginer les modes de vies mobiles du futur. Nos déplacements, leur vitesse, leur fréquence et les distances parcourues, ont fortement augmenté et ont été réorganisés par l’usage des technologies de l’information et de la communication, à tel point que la mobilité est désormais au cœur de nos modes de vie. Le Forum constate à travers ses recherches que cette mobilité pose des problèmes environnementaux (changement climatique, pollution…) et qu’elle ne correspond pas pleinement aux aspirations des individus. Il s’agit donc pour le Forum Vies Mobiles d’imaginer des mobilités futures désirées et soutenables et de penser la façon dont les individus, les entreprises et les acteurs publics pourraient progressivement les mettre en œuvre. Pour y parvenir, il dirige des recherches internationales et développe des projets associant art et sciences sociales pour éclairer autrement les modes de vie contemporains, faire émerger de nouvelles solutions et les adresser à un large public. Ses premiers projets sont exposés sur Artistic Lab, parmi lesquels vous pourrez retrouver notamment les travaux d’Ai Weiwei, Sylvie Bonnot, Ferjeux van der Stigghel…

 

Christophe Gay, directeur du Forum Vies Mobiles :

« Associer les sciences humaines et l’art – pris sous toutes ses formes – est un véritable parti-pris. Les artistes appréhendent le réel dans sa matérialité, en rendent compte par l’expérience sensible et font ainsi émerger des réflexions et des points de vue qui ne s’expriment pas habituellement dans la recherche en sciences humaines. C’est un apport essentiel pour nous, au Forum, pour rendre compte de l’impact de la mobilité sur les modes de vie contemporains. Ishan Tankha en fait la démonstration en nous invitant dans un voyage au plus près des corps en mouvement, nous donnant à voir et à ressentir le bouillonnement de ces vies circulatoires. »