Arles Expo / Van Gogh en Provence : "la tradition modernisée"

 

Fondation Vincent Van-Gogh
31 TOILES EXPOSÉES

Van-Gogh - Saules têtards au soleil couchant, Arles, mars 1888

Saules têtards au soleil couchant, Arles, mars 1888
Huile sur toile sur carton, 31,6 x 34,3 cm Kröller-Müller Museum, Otterlo

 

L’exposition « Van Gogh en Provence : la tradition modernisée » réunit 31 tableaux — dont 29 jamais montrés à Arles —, issus des musées Van Gogh à Amsterdam et Kröller-Müller à Otterlo.

Troisième rétrospective consacrée à Van Gogh par la Fondation, elle confirme le rôle majeur de l’institution dans le regard sur l’œuvre et la pensée du peintre, en les plaçant en constante interaction avec la production artistique contemporaine. Il s’agira en l’occurrence de celle du peintre britannique Glenn Brown, exposée simultanément.

Sélectionnés par l’un des spécialistes les plus renommés, Sjraar van Heugten, les tableaux offrent un panorama des sept années de production intense du peintre, avec l’apogée de son séjour provençal au cours duquel il produisit 600 œuvres fondamentales.

Au fil des salles, la palette se fait plus « outrée » — selon le terme même employé par Van Gogh —, la touche plus puissante, la composition plus audacieuse, tout en restant dans une remarquable continuité dans le choix des motifs. Van Gogh expérimente sans cesse pour moderniser les genres traditionnels du paysage, du portrait et de la nature morte auxquels il reste indéfectiblement attaché, sur les traces de ses maîtres révérés : Rembrandt, Hals, Delacroix, Millet, Breton ainsi que d’autres artistes de l’école de Barbizon.

Les toiles choisies permettent de suivre sa quête artistique depuis ses débuts jusqu’à sa mort : à Nuenen, dans le Brabant, où son humanisme le porte à restituer la rude existence des gens du peuple ; à Paris, où il se portraiture lui-même pour la première fois et aborde les contrastes colorés dans les natures mortes de fleurs ; en Provence, où il approche enfin ce soleil qui exalte la nature ; à Auvers- sur-Oise, où le blé l’enchante une dernière fois et ouvre la voie à l’abstraction contemporaine.

Commissaire de l’exposition : Sjraar van Heugten

 

Vincent van Gogh naît le 30 mars 1853 à Groot-Zundert, aux Pays-Bas.

À l’âge de 16 ans, il entre dans la société de négoce d’art Goupil & Cie à la Haye, puis travaille dans les succursales de Bruxelles, Londres et Paris. Choqué de voir l’art traité comme une marchandise et devenant de plus en plus croyant, il retourne en Angleterre enseigner et prêcher l’Évangile. Il a 23 ans. Moins d’un an plus tard, il rentre aux Pays-Bas et travaille dans une librairie, puis devient prédicateur laïc en Belgique auprès des mineurs. La faiblesse de son talent de prédicateur ne tarde pas à se faire remarquer, aussi, son contrat n’est pas prolongé.

En août 1880, à l’âge de 27 ans, il décide de devenir artiste. Pour se former, il copie des estampes de maîtres connus (ou exécutées d’après celles-ci), dont notamment Jean-François Millet. Van Gogh souhaite par-dessus tout devenir un peintre de la vie paysanne et de la réalité quotidienne. Ses lectures de Balzac, Hugo, Zola et Dickens le renforcent dans ses convictions sociales et son intérêt pour la vie des classes ouvrières. Animé d’une réelle empathie pour la nature, il affectionne également les paysages. En 1886, il découvre à Paris l’art de l’estampe japonaise et l’impressionnisme, côtoie Toulouse-Lautrec, Pissarro, Seurat, Signac, Russell, Gauguin et Bernard.

Convaincu que la couleur est essentielle et prenant pour modèles Eugène Delacroix et les maîtres japonais, il part en Provence chercher la lumière qui l’exaltera. Rêvant d’une communauté de création réunissant ses amis artistes, il s’installe à Arles en février 1888. Il y approfondit sa réflexion stylistique et technique, multiplie paysages, natures mortes et portraits de figures du peuple. À la fin du mois de décembre, les premiers signes de sa maladie apparaissent. Épuisé, il est hospitalisé à diverses reprises puis intègre un asile à Saint-Rémy-de-Provence, où il demeure une année entière.

Durant les 444 jours passés en Provence, Van Gogh produit plus de 300 tableaux et environ 200 dessins. Son œuvre atteint l’apogée de sa modernité.

En mai 1890 il s’installe à Auvers-sur-Oise, où Dr Paul Gachet suit son état de santé. En deux mois, Vincent peint les 70 derniers tableaux d’une œuvre qui comptera plus de 2000 peintures, dessins et estampes. Le 27 juillet 1890, il se tire une balle de révolver et meurt le 29. Il a 37 ans.

Son génie pictural bientôt reconnu, la publication de ses Lettres en 1914 et son tragique destin feront de lui, au xxe siècle, une véritable icône internationale.

Précédentes expositions à la Fondation

• « Les dessins, influences et innovations », 2015 • « Couleurs du Nord, couleurs du Sud », 2014

 

LA FONDATION VINCENT VAN GOGH ARLES : EXAUCER LE VŒU DE VINCENT

« Et puis j’espère que plus tard, d’autres artistes surgiront dans ce beau pays ». Lettre de Vincent à Theo (Arles, lundi 7 mai 1888)

En 1983, une association est créée par Yolande Clergue dans le but de convier les créateurs contemporains à présenter une œuvre en hommage à Van Gogh. Grâce au mécène Luc Hoffmann, l’association devient en 2010 une fondation reconnue d’utilité publique. La Ville d’Arles met à sa disposition un bâtiment prestigieux qui, transformé, sera inauguré en avril 2014 par Maja Hoffmann, actuelle présidente de la Fondation.

L’architecture conçue par l’agence FLUOR valorise la densité historique du lieu et traite les 1000 m2 d’exposition de manière résolument contemporaine. Les deux œuvres permanentes – de Raphael Hefti et Bertrand Lavier – intégrées au bâtiment relient l’intérieur et l’extérieur, et font rayonner le prisme des couleurs et le prénom de Vincent.

Grâce à des partenariats établis avec des collections publiques et privées, dont le musée Van Gogh à Amsterdam et le musée Kröller-Müller à Otterlo, aux Pays-Bas, la Fondation accueille en permanence une ou plusieurs toiles du peintre.

Elle joue un rôle original en amenant le public à redécouvrir l’œuvre et la pensée de Van Gogh, en constante interaction avec la production artistique contemporaine. Attentive à la profondeur historique de l’art et au phénomène de sa réception par la société, la directrice artistique de la Fondation, Bice Curiger, entend générer une énergie artistique en provoquant des confrontations productives.

Ainsi s’exauce le vœu du peintre le plus célèbre au monde de créer à Arles un lieu de réflexion et de création libre et généreux, ouvert aux souffles et aux échanges, à l’instar du vent et du fleuve qui traversent la ville.

« Van Gogh en Provence : la tradition modernisée », troisième grande rétrospective sur Van Gogh, traite un thème emblématique de la Fondation : celui de l’héritage artistique et de sa transformation.

« Puis, comme tu le sais bien, j’aime tant Arles (...) »

Lettre de Vincent à Theo (Arles, lundi 18 février 1889)

 

FONDATION VINCENT VAN GOGH ARLES

35ter rue du Docteur Fanton

13200 Arles
T. : +33 (0)4 90 93 08 08 contact@fvvga.org

www.fondation-vincentvangogh-arles.org

 

HORAIRES D’OUVERTURE

Fondation et librairie ouvertes tous les jours de 11h à 19h (tous les jeudis de 11h à 21h).

Dernière admission 45 minutes avant la fermeture.

Du 4 au 10 juillet inclus : ouverture sans interruption de 11h à 21h.