/Split the Lark / Jennifer Allora & Guillermo Calzadilla


Exposition du 2 avril au 10 juin 2016 
Journée de rencontre, discussion et performances
en présence des artistes et de Patricia Falguières le 21 mai.
Abbaye de Royaumont (Val d’Oise).

La Fondation Royaumont est heureuse de présenter les œuvres des artistes Jennifer Allora & Guillermo Calzadilla du 2 avril au 10 juin 2016. Dans le contexte particulier des travaux de restauration du bâtiment des moines de l’abbaye de Royaumont, Jennifer Allora & Guillermo Calzadilla témoignent de la sonorité du lieu et de la résonnance des vestiges à travers leur exposition Split the Lark. Commandée spécialement, l’installation Split the Lark (2016) ouvre la visite à travers l’édifice médiéval.

 

La Fondation Royaumont est heureuse de présenter les œuvres des artistes Jennifer Allora & Guillermo Calzadilla du 2 avril au 10 juin 2016. Dans le contexte particulier des travaux de restauration du bâtiment des moines de l’abbaye de Royaumont, Jennifer Allora & Guillermo Calzadilla témoignent de la sonorité du lieu et de la résonnance des vestiges à travers leur exposition Split the Lark. Commandée spécialement, l’installation Split the Lark (2016) ouvre la visite à travers l’édifice médiéval.

Inspirés par un poème d’Emily Dickinson (Split the Lark—and you’ll find the Music—, 1864), les artistes font le parallèle entre le travail de restauration du bâtiment et la métaphore allégorique du poème : une fois qu’un corps a été divisé, il ne pourra jamais être pleinement reconstitué.

Le poème fait référence à l’alouette, admirée pour ses chants matinaux, et cruellement démembrée par celui qui veut essayer en vain de percer le secret de ses sons mélodieux. Il met en évidence la démesure de l’échec, engendré par le désir de maîtriser l’impénétrable.

La Fondation Royaumont est heureuse de présenter les œuvres des artistes Jennifer Allora & Guillermo Calzadilla du 2 avril au 10 juin 2016. Journée rencontre, discusssion et performances avec les artistes le 21 mai.
Cette exposition exceptionnelle fait écho à l’esprit qui anime actuellement Royaumont. L’abbaye fait l’objet d’un programme sans précédent de restauration et de valorisation de son patrimoine architectural, d’aménagement et de rénovation de son équipement résidentiel. Ce chantier, qui a conduit la Fondation à réduire ses activités résidentielles pendant six mois, permet d’offrir aux artistes des espaces normalement fermés au public, notamment un spectaculaire échafaudage couvrant la façade de l’abbaye.
« Split the Lark » constitue le coup d’envoi de la réouverture au public de l’abbaye, avant l’inauguration officielle de l’achèvement des travaux le 2 juillet, et la présentation de la nouvelle collection de plantes du jardin médiéval des 9 carrés sur le thème “Entre Orient et Occident, le voyage des plantes au moyen-âge”

En poursuivant dans la même lignée - c’est à dire des notions de fragmentation et d’irrévocable -, la vidéo Apotomē (2013) emprunte son titre au mot grec archaïque utilisé pour décrire l’intervalle musical découvert par Pythagore qui se traduit par « ce qui est divisé ».
Le chanteur Tim Storms, réputé pour avoir la voix la plus grave au monde, entonne une version « subsonique » d’un concert donné en 1798 pour deux éléphants en captivité amenés à Paris comme trophées de guerre napoléonienne.

A travers l’installation Split the Lark (2016), les artistes traduisent de manière expérimen- tale la phrase de Dickinson, en utilisant une typographie spéciale composée du ‘slash’ (/). Ce signe peut être utilisé comme ponctuation, mais également comme signal d’improvisation dans une partition musicale. Ici, les ‘slash’ et ‘backslash’ remplacent le corps de chaque lettre afin de réduire les mots à des gestes et à des « percussions ». En divisant le rythme et le sens des mots, l’organisation des signes évoque le démembrement de l’alouette de Dickinson, et fait écho au message du poème.

Il chante en se déplaçant à travers les spécimens taxidermisés des réserves du Museum National d’Histoire naturelle de Paris jusqu’à ce qu’il arrive aux restes des squelettes des éléphants en question. Avec sa voix atteignant des octaves aussi basses que seuls des animaux aussi volumineux que des éléphants peuvent entendre, il commémore cette tentative historique de communication inter-espèces à travers la musique, cela dans un registre naviguant entre audible et sensible.

L’œuvre Raptor’s Rapture (2012) pose également la question des liens et des transmissions entre monde humain et monde animal, entre vivant et mort, par le vecteur musique.
Dans cette vidéo, la flûtiste et spécialiste des instruments préhistoriques, Bernadette Käfer, tente de jouer du plus vieil instrument musical jamais trouvé : une flûte de plus de 35.000 ans taillée dans un os d’aile de vautour. Cet artefact archéologique établit une fois de plus le rôle essentiel de la musique dans le développement social, l’expansion du territoire et la survie de l’ancêtre de l’homme moderne.

Bernadette Käfer redécouvre le son ancien de la flûte en présence d’un vautour vivant, mettant ainsi en relation l’ancêtre et son descendant à travers une forme acoustique préhistorique. Le dernier film de l’exposition, 3 (2013) reprend le thème de la Vénus de Lespugue, une des figures les plus symbolique de la Vénus paléolithique, sculptée dans de l’ivoire de mammouth. Les proportions exagérées de cette figure, qui peuvent être interprétées comme symbole de fertilité intense ou comme icône d’une divinité religieuse, correspondent à la mesure musicale du grec ancien désignée comme mode Dorien.

À partir de ces mesures, Jennifer Allora & Guillermo Calzadilla ont demandé au compositeur David Lang de produire une transcription musicale de la Vénus.

Lerésultatdelacompositionestinterprétépar la violoncelliste Maya Beiser dans les réserves du Musée de l’Homme de Paris. À travers un film en plan rapproché, les artistes mettent en valeur la qualité sonore des courbes de la figure féminine archaïque, ainsi que les fragmentions qui marquent son corps comme le résultat du processus d’excavation.

Interludes (2014) est une œuvre sonore qui prend possession des lieux à travers le moyen éphémère et éthéré de souffle. Composé des sons respiratoires de chanteurs – sons habituellement supprimés du résultat final des enregistrements - Interludes restaure ces brèves performances dans une séquence audio faisant référence à la composition originale de la musique. Le souffle des chanteurs résonne ici dans l’espace cistercien en faisant vibrer l’air qui se déplace en permanence à travers nos propres poumons.

Egalement fondée sur les propriétés musicales du souffle, la performance Lifespan (2014) – présentée uniquement lors de la journée événement du 21 mai - invite trois vocalistes à interpréter une composition de David Lang en sifflant et soufflant autour d’une pierre de plus de 4 milliards d’années de la période Hadéenne, suspendue aux voutes. En berçant subtilement la pierre tel un pendule, le souffle des chanteurs peut s’interpréter comme une forme poétique de la mécanique du geste. La rencontre entre l’homme et la pierre permet pour la première fois d’établir un lien fort entre le moment présent et celui des origines de la terre, une époque à laquelle il n’y avait aucun témoin vivant de la transformation géologique de la planète.

À travers Split the Lark, les artistes invitent un ensemble de corps divisés et de mystérieux fragments du passé à venir former un concert dans lequel Royaumont devient la scène de cette vibrante expérimentation et de la réflexion sur ce qui « dépasse la mesure ».

À propos des artistes
Jennifer Allora (née en 1974, Philadelphie) et GuillermoCalzadilla(néen1971,LaHavane) collaborent depuis 1995.

À travers une approche basée sur la recherche, leur travail explore les intersections entre histoire, culture matérielle, et politique à travers une variété de mediums tels que performance, sculpture, son, vidéo et photographie. Leur travail a été exposé et fait partie de nombreuses institutions publiques et collections privées. En 2016, ils feront l’objet d’une exposition à la Art Gallery of Alberta, Canada.

Ils présentent en ce moment et jusqu'en septembre 2017 le projet Puerto Rican Light (Cueva Vientos), Dia Art Foundation, Guayanilla– Peñuelas, Porto Rico (2015). Leurs principales expositions individuelles incluent le Philadelphia Museum of Art Fabric Workshop and Museum (2014); Trussardi Foundation, Milan (2013); Festival d’Automne (2013); Indianapolis Museum of Art (2012); le Pavillon des USA à la 54ème Biennale de Venise (2011); the Museum of Modern Art (MOMA), New York (2010); Haus der Kunst, Munich (2008); Stedelijk Museum Amsterdam (2008); Serpentine Gallery, Londres (2007); Kunsthalle Zürich (2007) et à la Renaissance Society, Chicago (2007).

Parmi leur nombreuses expositions de groupes, ils ont participé aux 51ème et 56ème Biennales de Venise (2005, 2015); Documenta 13, Kassel, Allemagne (2012); les 5ème, 7ème, and 10ème Biennales de Gwangju, Corée du Sud (2004, 2008, 2014); les 8ème and 9ème Biennales de Lyon (2005, 2007) et les 24th and 29th Biennales de São Paulo (1998, 2010). Les artistes vivent et travaillent à San Juan, Porto Rico.

À propos de la Fondation Royaumont
La Fondation Royaumont est née de la philanthropie en 1964 grâce au don de l’abbaye de Royaumont par Henry et Isabel Goüin. Fondation d’utilité publique à vocation culturelle, elle préserve et revitalise ce patrimoine à travers la présence permanente d’artistes et son ouverture à tous les publics.

Aujourd’hui Centre international pour les artistes de la musique et de la danse, Royaumont accompagne le développement des artistes par des résidences de recherche et de création, détecte les jeunes talents et forme les nouvelles générations d’artistes. La Fondation Royaumont organise de nombreuses manifestations et activités publiques et accueille chaque année plus de 15 000 jeunes pour des actions de sensibilisation au patrimoine et à la pratique artistique.

A travers le mécénat, Royaumont tisse un lien étroit avec les acteurs du monde économique engagés pour la culture. Dotée d’un équipement résidentiel intégré, la Fondation accueille également des séminaires et événements d’entreprise tout au long de l’année, dont les recettes contribuent exclusivement à financer ses missions patrimoniales, artistiques et sociales.

L’exposition a été coordonnée par Laurene Marechal.

 

Plus d'infos sur www.royaumont.com