JOHN TREMBLAY, EXPOSITION PERSONNELLE ET MONOGRAPHIQUE

 

DU 21 AVRIL AU 14 MAI 2016



John Tremblay, Fragment 31, 2015
Acrylique sur toile et bois, triptyque, 260 x 270 cm

Photo : André Morin - Courtesy Galerie Triple V

 

 

 

Du 21 avril au 14 mai, la galerie Triple V présente dans son nouvel espace rue du Mail, une grande exposition personnelle de l’artiste américain John Tremblay.

Né en 1966 dans le Massachussetts, John Tremblay est une figure contemporaine incontournable de l’art abstrait, qui interroge les limites plastiques de la peinture. Il explore les possibilités offertes par l’abstraction tout en portant une attention particulière au réel. La peinture de John Tremblay s’inspire de la musique, de l’architecture, de l’urbanisme au service d’un certain réalisme abstrait.

Héritier de courants picturaux américains iconiques de la deuxième moitié du XXème siècle, ses compositions abstraites Pop-Op se placent au croisement de l’art optique tout en reprenant des motifs et couleurs spécifiques au pop art. Des bulles ovales et des squircles (rectangle aux coins arrondis) viennent rythmer les œuvres du plasticien, non sans rappeler la technique picturale répétitive du all-over.

Car les peintures de John Tremblay se déclinent en groupe et en série pour former des ensembles où supports et surfaces s’assemblent harmonieusement. Les toiles, ou shaped canvas, aux formes inhabituelles, explorent les possibilités offertes par un châssis évidé, déchiré. Il en devient sculpture.

Pour la deuxième fois, la galerie Triple V célèbre ce peintre contemporain et met à sa disposition l’espace rue du Mail inauguré le 4 février 2016. Vincent Pécoil, fondateur de Triple V, a par ailleurs consacré une monographie à l’artiste aux éditions Jean-Michel Place en 2005.

 

JOHN TREMBLAY PAR VINCENT PÉCOIL

extrait de la première monographie consacrée à l’artiste

Tremblay ne cite jamais dans son travail de formes directement puisées dans la tradition de l’abstraction. Les emprunts auquel il peut parfois procéder, d’une manière lointaine et discrète, concernant essentiellement des éléments issus de réinterprétations particulières de l’abstraction, comme dans le cas du design « op ». De ce fait, il remet en circulation dans le champ artistique des formes qui en avait été expulsées sous forme de « produits dérivés ».

Vincent Pécoil, John Tremblay, Éditions Sujet-Objet Editions Jean-Michel Place, Collection 21, 2005, extrait p.36

Comme ses prédécesseurs avant-gardistes du XXe siècle, Tremblay pratique [...] une sorte de « réalisme abstrait », mais la « réalité » de ce réalisme est elle-même synthétique ou artificielle. Pour ces antécédents historiques, la réalité en question s’entendait comme ce qui se devait d’advenir - une réalité qui verrait l’intégration future de l’art et du réel.

Pour les artistes de De Stijl, il s’agissait évidemment de développer une abstraction puriste, mais évoquant toujours une réalité transcendée par la vision de ce que la réalité « serait », et par la-même de programmer l’obsolescence ultime de l’art. L’accomplissement ultime de l’abstraction est dès lors situé en dehors du domaine de l’esthétique. Ce dehors, autrefois considéré comme terme utopique, Tremblay en fait son point de départ.

Car le programme de la peinture d’avant-garde de la première moitié du XXe siècle a bien été accompli, en un sens, par l’industrie culturelle qui a massivement coopté ses stratégies et ses formes. En se les appropriant plus ou moins directement, plus ou moins fidèlement, l’industrie, le design graphique et l’architecture anonyme (ou peu s’en faut), ont procédé à l’autodissolution de l’art dans le réel. Sa fin, en tant que pratique autonome, est effectivement survenir.

Ce qui était leur « futur » est devenu notre présent. (...) Une question adéquate pourrait être, des lors : quels sont les futurs possibles ? C’est la question que se posait John Tremblay dans un court texte d’introduction pour l’une de ses expositions. « Décider de quoi peindre est un peu comme choisir une utopie », y écrivait-il.

Informé du destin de celles choisies par les avant-gardes historiques, John Tremblay suggère de porter notre attention sur les utopies quotidiennes les plus expérimentales, plutôt que sur celles le plus évidemment hors d’atteinte. « La question est : quelles utopies sont disponibles aujourd’hui ? »

 

JOHN TREMBLAY , DE L’ABSTRAIT À L’OP ART

John Tremblay est né en 1966. Il vit et travaille à Brooklyn, New York.

Cet artiste américain est reconnu pour l’abstraction en peinture. Il se rapproche du courant de l’Op Art et d’une abstraction minimaliste. Triple V l’a présenté lors des expositions collectives Science Fiction #3 et Too Big To Fail (2013) et d’un solo show en 2012.

Renommé internationalement, il a fait l’objet de plusieurs expositions au Japon (Emon Gallery, Tokyo en 2006), à Séoul (Paik Hae Young Gallery en 2007), à New York (Paula Cooper Gallery entre 2003 et 2008) ou encore à Los Angeles (Richard Telles Fine Art en 2000).


Sélection d’expositions

2015 John Armleder, Stéphane Kropf, John Tremblay, with guests Mai-Thu Perret and Blair Thurman, David Kordansky Gallery, Los Angeles
Ouverture pour inventaire, FRAC Pays de la Loire

2014 Paying No Attention | Notice Everything, Robert Walser and the Visual Arts, Aargauer Kunsthaus, Aargauer Kunsthaus, Suisse

2013 John Tremblay, Studiolo, Zürich
Dynamo. Un siècle de lumière et de mouvement en art, Grand Palais, Paris

2012 Science-Fiction #3, Triple V, Paris John Tremblay, Triple V, Paris

The Old, the New, the Different, Kunsthalle Bern, Bern

2010 Hidden in the Data, Francesca Pia Galerie, Zurich
Le carillon de Big Ben, Centre d’Art Contemporain d’Ivry
Pictures about Pictures: discourses in Painting from Albers to Zobernig, MUMOK,Vienne

2009 Gallery Side 2, avec Jun Fujita,Tokyo
Chasing Napoleon, Palais de Tokyo, Paris
Cave Painting, Gresham’s Ghost, New York
N ́importe quoi, Musée d’Art Contemporain, Lyon, Franc

2008 Centre d’Art la Chapelle Jeanne d’Arc, Musée Henri Barré, Château d’Oiron, Oiron Paula Cooper Gallery, New York

2007 Paik Hae Young Gallery, Séoul Multimimetica, MAMCO, Genève

The Freak Show, Olivier Vadrot, Vincent Pécoil et Lionel Mazelaygue curators, Musée d’Art Contemporain, Lyon
Purple words on a grey background, Almine Rech, Paris

2006 Available Surfaces, Part II, Emon Gallery, Tokyo Regarding Facts, Galerie van Gelder, Amsterdam